Terrestre

Le « terrain », pour l’association terragraphe, ce n’est pas nécessairement tel ou tel territoire géographique, mais plutôt telles ou telles superficies alliées auxquelles nos subsistances sont singulièrement attachées. Le terrain, ici, est plutôt vu comme le « terrestre » au sens de Lefebvre ou de Latour :

Henri Lefebvre : La vie quotidienne dans la vie moderne, NRF, 1968, chapitre 4. De quelques sous-systèmes

« Donnerons-nous de cette société où nous vivons cette image ironique (illustrant une analyse structurale) : un sol, le quotidien, et des remous au ras de ce sol, des turbulences emportant gens et choses, puis se dissolvant dans le grand tourbillon de l’échange des marchandises ? C’est un peu trop dramatique (…) Nous visons plutôt une surface terrestre, la quotidienneté (plutôt) qu’au-dessous d’elle, les souterrains de l’inconscient et au-dessus, un horizon plein de doutes et de mirages : la modernité. »

Bruno Latour, Face à Gaïa, La Découverte, 2017, p.383

« La science-fiction utilise souvent le terme de “Terriens”, mais cela ferait trop Star Trek et désignerait de toute façon l’ensemble de l’espèce humaine considérée depuis une autre planète, à l’occasion d’une “rencontre du troisième type” avec des petits hommes verts. Parler de “Gaïens” ? Ce serait trop bizarre. Les désigner par “Cul-terreux” ? Ce serait péjoratif. J’ai préféré les Terrestres (en anglais Earthbound). (…) Les Terrestres doivent pouvoir dessiner les territoires dont ils dépendent pour exister. »

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