Sivos : lutte contre une fermeture de classe (57)

DOCUMENT 57
Sources : site Internet de la commune de Lavernat (1ère édition), consulté le 02/01/2021

MARDI 27 FÉVRIER 2018 : réaction du conseil municipal
- En réunion de conseil, les élus réagissent à l’annonce du directeur d’académique. Ils jugent cette décision incompréhensible. De nombreuses études montrent, en effet, que des effectifs raisonnables en classe sont la garantie de meilleurs résultats pour nos enfants. C’est d’ailleurs cette raison qui a conduit Monsieur le Président de la République à instituer des classes à 12 élèves en REP et REP+.
- Le conseil refuse la logique purement comptable de l’administration. Il exige des effectifs raisonnables pour les enfants du Sivos !
MERCREDI 22 MARS : réponse de l’inspecteur académique au courrier du conseil municipal
- Le conseil adresse ce courrier au directeur académique :
Monsieur l’Inspecteur d’Académie directeur des services de l’Éducation Nationale,
Nous avons appris par un courrier que vous avez adressé à Monsieur le Président du SIVOS de Lavernat – Montabon le 30 janvier 2018 que vous envisagiez de fermer une classe dans notre SIVOS.
En novembre 2017, Madame la directrice prévoyait 16 départs en CM2 et 14 arrivées en Petite Section et 3 en Toute Petite Section, soit un solde positif d’un élève.
Or votre administration refuse de prendre en compte les élèves de TPS qui seront pourtant en classe dès septembre 2018.
Par ailleurs, madame l’inspectrice de l’Éducation Nationale de la circonscription de Château-du-Loir n’a retenu que 10 arrivées en PS au motif que les prévisions de Madame la directrice auraient été régulièrement surestimées. Un comparatif entre les prévisions et les effectifs à la rentrée depuis 2011 montre un écart d’1 seul élève (69 élèves entrants prévus pour 68 inscriptions effectives entre 2011 et 2016) : les prévisions n’avaient donc rien de « fantaisistes ».
Des effectifs raisonnables en classe sont la garantie de meilleurs résultats pour nos enfants. C’est cette raison qui a conduit Monsieur le Président de la République à instituer des classes à 12 élèves en REP et REP+.
La logique comptable que vous appliquez à notre SIVOS ne répond pas à l’exigence de qualité que nos enfants sont en droit d’attendre.
C’est en pensant à nos enfants et à leur avenir que nous vous demandons, Monsieur le Directeur Académique, le maintien de la classe que vous envisagez aujourd’hui de fermer.
Dans l’attente de votre réponse, veuillez agréer, Monsieur l’Inspecteur d’Académie directeur des services de l’Éducation Nationale, l’expression de nos respectueuses salutations.
Le conseil municipal de Lavernat
MARDI 20 MARS : mobilisation et repas partagé
MARDI 22 MARS : réponse de l’inspecteur d’académie
MARDI 30 JANVIER 2018 : stupeur, le directeur académique décide de fermer une classe dans notre Sivos !
- L’administration refuse de prendre en compte 3 élèves de TPS qui seront pourtant en classe dès septembre 2018.
- L’inspectrice de l’Éducation nationale de la circonscription de Château-du-Loir n’a retenu que 10 arrivées en Petite Section sur les 14 réellement prévues.
En 2017, la commune a accueilli un collectif de défense des écoles rurales. Enseignants, parents d’élèves, DDEN,syndicalistes et élus y ont débattu de l’avenir de nos écoles de villages. Voici ce qui a été dit :
Les fermetures de classes ou d’écoles se multiplient au grand dam des élus et des parents d’élèves. Ce phénomène, qui n’est pas nouveau, s’amplifie cependant au rythme du développement de l’intercommunalité et des communes nouvelles. La mutualisation des moyens et les regroupements d’établissements, encouragés jusqu’à présent par le ministre de l’Éducation nationale, sont en marche et obéissent à des critères purement financiers. L’école est en effet une charge importante dans le budget d’une petite commune. Comme les arbres freinent l’avancée du désert, les écoles retiennent à leur manière l’activité artisanale et commerciale dans un village et sont indispensables pour attirer de nouveaux habitants.
Une politique sournoise
Cette suppression progressive des écoles de villages est le produit d’une politique nationale cohérente répondant à des critères financiers européens qui avance masquée. Les acteurs politiques tiennent régulièrement un discours de défense du monde rural et mais votent très souvent les conditions d’une gestion qui rend sa survie impossible.
Pas de fatalité : l’exemple de Coulongé
Madame le Maire de Coulongé a fait état de l’expérience victorieuse d’une lutte qui a permis le sauvetage de l’école de Coulongé. Maire, élu-es et parents d’élèves ont décrit les conditions de ce mouvement intergénérationnel qui a uni la population autour d’une action solidaire.
Le collectif souhaite informer la population afin de faire jouer des solidarités de mobilisation entre villages en cas de menace de fermeture de classes, a fortiori d’écoles.
Il dénonce le risque que fait courir aux petites écoles l’éloignement de la compétence scolaire au-delà de la commune (transfert vers les communes nouvelles et les intercommunalités).
Il exige un moratoire sur la ruralité contre les fermetures de services publics, garantissant au niveau scolaire l’existence de chaque site afin de préserver les classes isolées quel que soit l’effectif.
Il est urgent de ne plus différencier seuil d’ouverture et de fermeture pour les structures de 4 classes et moins, et de fixer un seuil d’école correspondant à un effectif de 15 élèves par classe (seuil médian entre les seuils actuels de fermeture et d’ouverture en REP).
Exiger le maintien des petites écoles de villages, c’est enfin limiter les temps de transport pour nos enfants. En effet, la volonté de concentrer les sites amène trop souvent à générer des temps de transport dépassant l’heure sur la journée. Cela a un impact sur la santé des élèves et tout particulièrement sur les plus jeunes, sans compter évidemment l’impact écologique.