Châtaigniers Nouzillards (62)

DOCUMENT N° 62
Source : Maine Libre, Isabelle Julien, 18/07/2020

Lu dans le journal le Maine libre cet article où Jean-Claude Lalos, ancien maire de Lavernat pose pour la photo à côté d’un Nouzillards tricentenaire. L’arbre est situé dans l’allée de la Naillerie à Lavernat. Jean Claude Lalos est présenté par la journaliste comme « un fils de paysan – botaniste, ornithologue et apiculteur à ses heures ». Il dit ceci » je suis tombé sous le charme de cette allée quand je suis arrivé à Lavernat en 1986. À partir du printemps, une magnifique frondaison couvrait l’allée. Dans le Nord-Sarthe, il n’y a pas de châtaigniers comme cela
« . A propos de la passion pour cet arbre : « Cela m’a été transmis par mes parents depuis mon plus jeune âge. Mon père avait des haies autour de ses champs avec des chênes têtards qu’il entretenait avec amour
. Un père de cette génération d’agriculteurs qui connaissait la nature. Lui ne sera pas agriculteur mais éducateur technique spécialisé en CAT et IME à Château-du-Loir et à Bazouges-sur-le-Loir mais l’arbre sera un support pédagogique »
La journaliste poursuit : Le gars du nord (du département) est devenu un des plus ardents défenseurs du nouzillard. Ce châtaignier greffé dont le fruit charnu possède un goût de noisette est encore renommé et célébré chaque année dans la commune. Les sujets les plus âgés de l’allée de La Naillerie témoignent d’une époque où la châtaigne était un aliment essentiel pour les paysans du Sud-Sarthe.
Quand les études et enquêtes pour l’A28 démarrent en 1996, il est maire de Lavernat. Il sait que cette autoroute se construira même si le pique-prune (Osmoderma eremita), gros scarabée protégé au niveau européen et qui affectionne les vieux châtaigniers pour se reproduire, jouera un temps les trouble-fêtes.
S’inquiétant pour la santé de ces arbres ( » la maladie de l’encre a commencé à s’attaquer à ses racines dans les années 80 puis le cynips micro-hymenoptère asiatique, qui pond dans son feuillage et arrête la circulation de la sève. La châtaigneraie de la Naillerie porte les séquelles de ces attaques successives. Mais même morts, ces Nouzillards demeurent majestueux et impressionnants«
), cet ancien maire » a estimé alors qu’il fallait utiliser l’autoroute pour sauver le patrimoine naturel que représentent ces châtaigniers et l’entretien des chemins creux
. Le concessionnaire autoroutier devait apporter des fonds financiers pour permettre le réaménagement foncier. La présence du pique-prune avéré dans les nouzillards de la commune ne fera que sensibiliser sur la nécessité de sauvegarder ces arbres ».
Je copie aussi la prose joliment mystique de la journaliste Isabelle Julie : « les croisillons dessinés par l’écorce rappellent les plombs de certains vitraux de cathédrales gothiques. Ces arbres tortueux aux branches charpentières massives paraissent immuables comme les architectures érigées par l’homme à la gloire de Dieu ».
BCB