Carnet de lecture du site de Générations Futures

Temps de lecture : 5 minutes

Extraits du journal de lecture de Bertrand Crépeau, non relu

Journal antéchronologique

Jeudi 16 janvier 2024

Lors de notre dernière rencontre, Jeanne a reproché à GF de ne pas s’être intéressé à la cartographie. Cette critique est étonnante car le site de GF propose un onglet qui renvoie à pas moins de 18 cartes : https://www.generations-futures.fr/cartes

Je les liste ci-dessous :

Cartes de Nov 2018 :

  • Carte des ventes de glyphosate par ha de SAU, par département (2017)
  • Carte de ventes des pesticides CMR par hectare de SAU (2017)                                    
  • Carte de vente des pesticides Perturbateurs Endocriniens suspectés par hectare de SAU (2017
  • Cartes des ventes de pesticides non utilisables pour l’agriculture biologique par hectare de SAU (2017)
  • Carte de vente des pesticides par département par ha de SAU en 2017
  • Carte de vente des pesticides par département en 2017

Cartes du 25 janvier 2019 :

  • Carte des ventes de glyphosate par département (2017)

Carte du 9 avril 2019 :

  • Pourcentage d’analyses quantifiées pour le glyphosate (2015) Cette carte représente pour chaque département le pourcentage d’analyses de glyphosate quantifiées dans les eaux…

Carte du 10 avril 2019 :

  • Plus haute proportion quantifiable retrouvée de pesticides perturbateurs endocriniens suspectés (2015)
  • Pourcentage de pesticides perturbateurs endocriniens suspectés quantifiés au moins une fois (2015)
  • Nombre de pesticides perturbateurs endocriniens suspectés quantifiés au moins une fois, par département (2015)

Carte 12 juillet 2019 :

  • Cartes des tonnages d’achats de pesticides par département (2017)

Carte 11 mars 2021 :

  • Carte des tonnages d’achats de pesticides par départements en 2019

Cartes du 23 mai 2022 :

  • Carte des achats des 12 substances, candidates à la substitution, les plus préoccupantes
  • Carte des achats des 55 substances candidates à la substitution

Cartes d’août 2022 :

  • Carte des tonnages d’achats de pesticides par départements en 2020

Carte du 24 novembre 2022 :

  • Carte indiquant par département le pourcentage de quantification du glyphosate (et la concentration maximale trouvée) dans les eaux de surface en 2020 (source : base Naïades 2020)

Carte du 9 janvier 2025 :

  • Geophyto : la carte inédite des achats de pesticides en France

Cette dernière carte (visible sur l’onglet « actualité ») ici utilise les dernières données  2017-2022 de la BNV-D) banque nationale des ventes réalisées par les distributeurs de produits phytosanitaires.  À  défaut de pouvoir accéder aux registres d’épandages qui permettraient de connaitre les pesticides utilisés au niveau de chaque parcelle, ces données de la BNV ainsi cartographiée permettent à chaque internaute de connaitre la quantité de produits vendus dans son département. Le site annonce qu’une nouvelle carte sera proposée prochainement. Elle affinera l’outil au niveau du code postal (il sera impossible, avec ces données, de descendre au niveau de la commune).


Dimanche 24 novembre 2024

https://www.generations-futures.fr/publications/fact-checking-substances-pesticides

Dans ce topo, je retrouve le nom de la journaliste Emmanuelle Ducros, une des porte-voix de la raison agrochimique rencontrée lors de ma lecture des Les gardiens de la raison (S.Foucart, S.Horel, S. Laurens, La Découverte, 2020). Avec d’autres, ces jours — ci, elle fait passer le message que l’agriculture française serait privée de pesticides. L’association Générations Futures a vérifié les faits.

https://www.generations-futures.fr/actualites/loi-duplomb/fact-checking-pesticides-autorises-en-france

Certes, la France interdit les néonicotinoïdes, mais elle permet à ses agriculteurs , comparativement autres agriculteurs européens, de bénéficier d’un plus grand nombre possible de pesticides chimiques : 260 en France, 257 en Italie, 251 en Espagne. Ce travail de « fact-cheking » m’apprend, de plus, que La France est aussi le pays qui accorde dans UE, le plus grand nombre de dérogations (à propos de pesticides dont l’usage normalement interdit est autorisé pour faire face à des dangers (pour les cultures) « qui ne peuvent être maitrisés par d’autres moyens raisonnables ». Et ceci dans des proportions, pour le coup, vraiment irraisonnables : 72 dérogations en France, contre 61 en Allemagne et 41 en Autriche !


Vendredi 22 novembre 2024

https://www.generations-futures.fr/actualites/rapport-eau-pesticides-inspections

J’apprends qu’en 2023, le gouvernement Borne a demandé à trois instances une mission relative à la gestion des non-conformités des Eaux Destinées à la Consommation Humaine (EDCH).

Les 3 instances :

  • CGAAER : Le Conseil Général de l’Alimentation de l’Agriculture et des Espaces Ruraux ;
  • IGAS : L’Inspection Générale des Affaires Sociales ;
  • IGEDD : L’inspection Générale de l’Environnement et du Développement Durable.

Les conclusions de la mission :

  • 1) Constat d’une concentration élevée de pesticides et métabolites (chloridazone, atrazine, Chlorothalonil) ;
  • 2) une surveillance à améliorer (socle minium d’exigence à fixer, manque d’étalon analytique) ;
  • 3) constat d’une gestion des cas de non-conformité problématique (difficultés des différents acteurs à agir). Même en cas de risque sanitaire constaté, peu de restriction de consommation. La mission déplore une « fuite en avant  rendue inéluctable par des procédures d’approbation des substances actives insuffisamment protectrices et des politiques de protection des captages et de prévention qui ne sont pas assez ambitieuses au vu des enjeux de préservation de la santé humaine et des milieux ». La commission suggère que même lorsque les métabolites sont détectés, il est déjà trop tard pour agir et que «  l’information des consommateurs sur les non-conformités, bien qu’obligatoire, est inégale et souvent incomplète ».

GF qui a réclamé, lors de son audition, une plus large prise en compte des métabolites et une meilleure évaluation de leur toxicité soutient la proposition faite par la mission d’élaborer dès le premier semestre 2025 “une méthodologie unique d’évaluation de la pertinence d’un métabolite, retenant les prescriptions les plus protectrices des deux guides actuels pour la santé humaine”.

Devant « l’absolue nécessité de mesures préventives urgentes pour éviter que ce type de phénomène se reproduise”, le rapport formule plusieurs autres propositions :

  • 80% de financement public pour le coût des investissements liés au « traitement » des métabolites (2,13 €/m3) ;
  • Instauration d’une zone soumise à contrainte environnementale (ZSCE) pour toutes les zones de captage ;
  • Interdiction sur ces zones de captage l’utilisation des « produits générant des métabolites » ;
  • Augmentation les recettes pour pollution diffuse ;
  • Réduction de la pression phytosanitaire des zones de captages en favorisant la conversion à l’agriculture biologique, notamment.

Jeudi 21 novembre 2024

https://www.generations-futures.fr/actualites/loi-duplomb

Lecture de cet article GF à propos d’une PPL du député Laurent Duplomb qui formule trois propositions qui s’en prennent au peuple des « phytocoriaces » :

La première suggère de la réautorisation en France des pesticides à base de néonicotinoïdes (ou ayant un mode d’action similaire). Je savais que ces insecticides sont dits systémiques dans le sens ils affectent l’ensemble de l’écosystème (persistent dans le sol, migrent vers les milieux aquatiques, menacent l’ensemble des vivants et ont, donc, un impact sur la santé humaine. J’apprends, cependant, que sur 5 néonicotinoïdes ayant été autorisés dans l’UE, seul l’acétaminipride est encore autorisé [tout comme deux substances similaires : le sufloxaflor et le flupyradifurone].

La seconde proposition de la PPL vise à conférer au ministre de l’Agriculture, le pouvoir de suspendre [sur la base de fondements économiques] une décision de l’ANSES [chargé de l’homologation des pesticides]. Cette mesure qui pourrait conduire à une contrariété entre le droit interne et européen ajouterait du pouvoir à un ministère qui a déjà la capacité de s’opposer à une décision de l’agence par « arrêté motivé ».

La troisième proposition réclame la possibilité d’utiliser les drones pour les produits bios et de biocontrôle. Je note que cette proposition est contraire à une directive européenne qui interdit ce type d’épandage en absence d’autres solutions viables et en l’absence d’avantages manifestes pour la santé et l’environnement. Sur ce dernier point, des essais ont été effectués. Ils n’ont pas apporté la preuve d’avantages manifestes pour l’environnement [à noter : une autre PPL « pro » drone risque d’être proposé prochainement par le député Jean Luc Fugit].

L’article signale qu’une table ronde est organisée aujourd’hui au Sénat à propos de ce texte. GF sera présent [le député Duplomb souhaite un vote fin janvier].

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