Carnet-colo

Temps de lecture : 16 minutes

Mardi 04 février 2024

Ai peu écrit dans ce journal à propos des perspectives que m’inspirent la révélation de l’étude Que Choisir, GF ( Cf plus bas). Je développerai probablement cela dans le journal Loinverlà et plus particulièrement dans celui consacré à l’idée de construire un conseil du terrestre (qui serait plus précisément un conseil des zones de puisage). Je copie, ici, cependant, un mail adressé à la présidente du Syndicat des eaux de Mayet :

Madame la présidente du Syndicat Mixte d’Adduction d’Eau Potable de la Région de Mayet

Bonjour,

Le 12 novembre dernier, j’ai effectué le prélèvement d’eau à mon domicile (la Coudraie à Lavernat) dont l’analyse a été révélée la semaine dernière par les associations Que Choisir et Générations Futures.  Comme vous le savez, l’annonce des 1100 ng/l de TFA détecté dans ce prélèvement a marqué les esprits localement. Un mouvement collectif est en train de se constituer. Avec quelques adhérents de Générations Futures, nous essayons de le fédérer en lui demandant de porter un regard positif sur le service remarquable qu’assure votre syndicat à taille humaine. Aussi, nous nous demandions, seriez-vous disposé à nous rencontrer prochainement pour nous exposer votre point de vue à propos de cette analyse ?

Bien cordialement,

Mercredi 29 janvier 2025

Je viens d’envoyer un mail au collectif :

« concernant le thème à choisir pour 2025, ceci :

Dans notre lutte, on a des « actualités » différentes et même des « désaccords ». Notre coalition n’a pas peut-être pas vocation à unifier les premières et à faire taire les seconds. N’importe quel choix pour 2025 me conviendra du moment qu’il ne prétendra « englober » ceux qu’il aura écartés.  Bref,  à mon sens, notre coalition perdrait de sa force si elle devenait…  « une méga assos »… Elle en gagnerait, au contraire, si elle se contentait d’être une vraie caisse de résonance (capable de faire entendre nos différentes approches). »

Mardi 28 janvier 2025

16 h, réception du complément de l’analyse du prélèvement effectué le 12 novembre dernier à domicile. Comme nous l’avait annoncé François Viellerette par Zoom, lundi dernier (20/01/25) un second PFAS (en plus du TFA quantifié à 1100 ng/l) a été détecté. Je n’avais pas réussi, alors, à retranscrire son nom. Le voici : il s’agit de l’acide perfluoropropionique  (ou pentafluoropropionique) un acide à chaines ultra courtes qui contient 5 atomes de fluor (3 pour le TFA). Il a été dosé à 69 ng/l (pour rappel, la norme danoise sera de 2 ng/l en 2026).

Un rapide coup d’œil sur le web me montre que celui-ci ne semble pas très bavard à propos de cet acide hyper-puissant. Dans l’attente de recherches plus sérieuses, je copie, ci-dessous, ce que rapporte un site qui se dit lié au gouvernement des USA (traduction via reverso)

« En résumé, le foie semble être un organe cible principal pour le PFPrA après une exposition orale à court terme, avec des rats mâles plus sensibles que les rats femelles. Des effets hépatiques cohérents chez les hommes ont été rapportés à une dose inférieure à 20 mg/kg-jour en poids d’organes, à l’histopathologie et aux marqueurs sériques cliniques, y compris des augmentations de la dose liées au poids du foie, des lésions hépatocytaires (principalement une hypertrophie centrilobulaire, mais aussi des signes de modifications dégénératives [nécrose focale légère)) et des modifications des marqueurs sériques ». https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK601289/ (consulté ce jour).

Mercredi 22 janvier 2025

« La démarche pourrait nous inspirer. Plutôt que de vouloir imposer un concept, une pratique, un.e intervenant.e… demandons aux Sarthois.es : « et vous, comment vous faites sans pesticide(s) ?

« Ai déposé ce msg sur le groupe signal de notre coalition pour réagir à un article de presse (Nice Matin, 15/01/25) sur l’impact de l’alimentation « Bio » sur les enfants et les familles. Pour cette étude, 143 familles ont répondu à des questionnaires durant trois ans. Ce n’est pas rien. Ce fait me semble plus intéressant que le résultat de l’enquête : il est bien possible de mobiliser un public autrement que sous le mode de l’intervention descendante.

Lundi 27 janvier 2025

21h32, ce mail envoyé ce matin à 10h à une journaliste de F3 qui a écrit un texto suite à l’annonce de l’étude Que Choisir, GF révélant une forte présence de TFA dans l’eau d u robinet.

Bonjour Madame Ditte,

Merci d’avoir essayé de me joindre,

En ce lundi matin, je n’ai pas d’autres infos que celles que vous relayez brillamment sur votre site.

https://france3-regions.francetvinfo.fr/pays-de-la-loire/sarthe/le-mans/pollution-aux-pfas-le-tfa-tres-fortement-present-dans-l-eau-du-robinet-de-six-communes-des-pays-de-la-loire-3096112.html

Je pensais vous contacter dès réception des résultats complets du kit d’analyse (détection de la présence glyphosate, notamment…). Comme mes autres collègues relais GF concernés par cette étude, j’espérais que notre siège national nous envoie ces résultats dès vendredi, mais celui-ci a fortement été « distrait » par un coup de pression d’une délégation de la Coordination Rurale.

https://www.generations-futures.fr/actualites/alerte-coordination-rurale

De mon côté, tout jeune militant à GF de 58 ans, je me demande par quel bout documenter cette forte présence de TFA dans ma contrée. Samedi après -midi, avec Pierre Guillaume (une figure historique de Que Choisir Sarthe) nous avons « supposé » que ce TFA lavernais pouvait probablement être un métabolite du Flufenacet. Nous nous sommes dit, aussi, que pour sortir du registre de cette « supposition », il nous faudrait avoir accès aux registres d’épandage — biens factuels quant à eux — que tiennent les agriculteurs qui exploitent les terres couvrant la zone de prélèvement.

Pour pallier, en partie, à ces cryptiques registres d’épandage, le site Web de Générations futures propose depuis ce mois de janvier, une carte inédite « Géophyto ». Comme vous le savez, cette carte permet à chaque internaute de connaitre, dès à présent, la quantification des différents produits phytosanitaires achetés dans son département. Dans les jours qui viennent, une nouvelle carte leur permettra de zoomer jusqu’au niveau du code postal. Nous aurons, alors, ici à Lavernat, une idée un peu plus précise de la nature et de la quantité de pesticides achetés dans les communes du « 72 500 »… Cependant (encore une fois) malgré l’apport de cette carte inédite, nous ne saurons pas discriminer quels furent les produits déversés ces dernières années sur parcelles situées sur la zone de captage d’eau.

J’ai discuté, hier matin, avec un ancien Lavernait à propos de cette zone de captage (que je serais bien incapable de délimiter). Il ne comprend pas comment une zone rurale, de son point de vue, « si peu cultivée » a pu faire « perler autant de résidus de polluants dans l’eau ». Pour lui, une chose est certaine : “tout cela ne date pas d’hier !”.

Une autre longue discussion avec un couple de voisins m’a montrée que l’annonce de cette étude faite par France 3 a marqué les esprits. Bavardant sous la pluie, nous nous sommes dit un peu près ceci : “après l’eau plastifiée (du commerce), l’eau gazéifiée de vinyle (du réseau de distribution), voici que l’on découvre qu’une eau pifassée fait semblant de nous servir de breuvage au village ! Et voici, donc, que c’est à notre tour d’éprouver l’impossibilité d’échapper à la pollution la plus tenace même en pleine campagne !”

Je compte adresser les résultats détaillés au syndicat d’eau de Mayet. Je me dis que les technicien.es et les élu. es se saisiront de cet analyseur pour questionner les pratiques liées à leur institution. Je suis peut-être naïf : les inspections générales ont récemment dénoncé un “échec global” de la protection des eaux face aux pesticides(ci-dessous, extrait d’un carnet de lecture). Il nous faudra certainement un peu plus que la bonne volonté des acteurs locaux… j’espère cependant que grâce à votre travail d’information, la présence stupéfiante de ce TFA pourrait permettre la reprise de la discussion politique au niveau territorial.

L’année dernière, un projet de fusion entre Lavernat et Montval au village a mobilisé des débats souvent superficiels. En ce début d’année, c’est un débat bien plus existentiel qui pourrait s’ouvrir. La superficie du syndicat de Mayet couvre à la fois le territoire où l’on boit et “d’où” l’on puise l’eau que l’on boit… Si tout ceci ne date pas d’hier, on peut espérer que la médiatisation de cette étude « Que choisir/GF » fera date… Grâce à elle, on sait que des idéologies, des pratiques et des normes défaillantes rendent — de toute évidence — l’eau que nous buvons (en tant qu’habitants de ce syndicat d’eau) imbuvable. Grâce à elle, on saura (je l’espère, dès cette année) à quel point ces défaillances nous parlent, nous touchent, nous concernent concrètement.

Désolé pour ce mail un peu bavard. Bon début de semaine à vous !

(Peu disponible cette semaine, je reste à votre disposition par mail)

Bertrand Crépeau

Extrait carnet de lecture (terragraphe.org)

Vendredi 22 novembre 2024

https://www.generations-futures.fr/actualites/rapport-eau-pesticides-inspections

J’apprends qu’en 2023, le gouvernement Borne a demandé à trois instances une mission relative à la gestion des non-conformités des Eaux Destinées à la Consommation Humaine (EDCH).

Les 3 instances :

·       CGAAER : Le Conseil Général de l’Alimentation de l’Agriculture et des Espaces Ruraux ;

·       IGAS : L’Inspection Générale des Affaires Sociales ;

·       IGEDD : L’inspection Générale de l’Environnement et du Développement Durable.

Les conclusions de la mission :

  • 1) Constat d’une concentration élevée de pesticides et métabolites (chloridazone, atrazine, Chlorothalonil) ;
  • 2) une surveillance à améliorer (socle minium d’exigence à fixer, manque d’étalon analytique) ;
  • 3) constat d’une gestion des cas de non-conformité problématique (difficultés des différents acteurs à agir). Même en cas de risque sanitaire constaté, peu de restriction de consommation. La mission déplore une “fuite en avant rendue inéluctable par des procédures d’approbation des substances actives insuffisamment protectrices et des politiques de protection des captages et de prévention qui ne sont pas assez ambitieuses au vu des enjeux de préservation de la santé humaine et des milieux ». La commission suggère que même lorsque les métabolites sont détectés, il est déjà trop tard pour agir et que ‘l’information des consommateurs sur les non-conformités, bien qu’obligatoire, est inégale et souvent incomplète’.

GF qui a réclamé, lors de son audition, une plus large prise en compte des métabolites et une meilleure évaluation de leur toxicité soutient la proposition faite par la mission d’élaborer dès le premier semestre 2025 ‘une méthodologie unique d’évaluation de la pertinence d’un métabolite, retenant les prescriptions les plus protectrices des deux guides actuels pour la santé humaine’.

Devant ‘l’absolue nécessité de mesures préventives urgentes pour éviter que ce type de phénomène se reproduise’, le rapport formule plusieurs autres propositions :

  • 80 % de financement public pour le coût des investissements liés au ‘traitement’ des métabolites (2,13 €/m3) ;
  • Instauration d’une zone soumise à contrainte environnementale (ZSCE) pour toutes les zones de captage ;
  • Interdiction sur ces zones de captage l’utilisation des ‘produits générant des métabolites’ ;
  • Augmentation les recettes pour pollution diffuse ;

Réduction de la pression phytosanitaire des zones de captages en favorisant la conversion à l’agriculture biologique, notamment

Mardi 21 janvier 2025

9 h21

Je me suis réveillé avec les idées un peu plus claires à propos de mon moment  «écolo ». Tout d’abord, je me suis dit que mon choix de m’affilier à Générations futures ne me faisait pas perdre d’autres affiliations. En tant qu’institutionnaliste, j’ai senti que GF surfait sur le moment « contre » et non « anti » institutionnel. C’est exactement ce que mon opposition à la démarche d’HG me fait percevoir. Martine a eu la gentillesse de me relater, hier soir au téléphone, son ressenti envers cette personne. Je ne vais pas le relater dans ce journal. Je peux simplement noter qu’il correspond totalement au mien et que cela renforce ma motivation et même ma fierté à œuvrer pour une telle ONG.        

Concernant ce journal je me suis rendu compte que j’ai effacé les premières entrées. Il manque un développement à propos de la tension entre « doxa » et  épistémé ». C’est dommage, c’était peut-être le passage le plus construit de ce journal vraiment laborieux.

Dans notre coalition sarthoise, beaucoup misent sur la vulgarisation de la recherche pour faire changer les choses, les gens. Cette vision d’une science descendante heurte ma manière de penser et de fonctionner, mais je peux la comprendre et je ne veux pas entièrement la rejeter. L’affaire est complexe, il faut certainement de multiples approches pour la saisir. D’ailleurs quelle est-elle cette affaire ? Quelles sont les choses qui nous heurtent nous collectivement dans notre coalition ‘Santé et Pesticides » ? Ce qui est évident, c’est que nos ennemis ne sont pas tout à fait les mêmes. Il faut s’appuyer sur cette diversité d’approche.

Concernant le projet phare de notre coalition, il faudrait défendre l’idée d’un thème « porte d’entrée » envers nos manières différentes d’agir plutôt qu’un thème « toiture » qui couvrirait et cacherait l’ensemble des autres approches (défendre une approche transductive plutôt que déductive, donc).

Pour ma part, si j’avais un thème à défendre, ca serait celui du récit. Il faut que l’on inscrive cette coalition dans une géohistoire. La géohistoire du collectif STOP OGM 72 devrait être mise en valeur. Elle permettrait de mettre en valeur aussi tout ce qui se fait et se pense déjà.

Plus généralement, il faut s’appuyer sur la manière dont « nous» (nous le collectif, nous les gens qui nous rejoignent) sommes touchés, concernés par rapport à ce lien entre santé et pesticides.  

En bref, pour revenir à ma première idée du matin, Gilles dit qu’il faut s’inspirer d’HG. Il a raison. Il faut faire exactement le contraire de ce qu’elle propose !

Samedi 18 janvier 2025

Gilles s’appuie sur sa fascination envers Hélène Grosbois pour critiquer GF. Il lui fait dire que GF lui a volé son idée de cartographier l’achat des pesticides. HG aurait en effet partagé cette idée il y a quelque temps avec la présidente de GF qui l’a envoyé promener. D’où un fort ressentiment. À ce point qu’HG soupçonne aujourd’hui GF de ne pas être à 100% contre les pesticides en raison de son financement assuré par Egalim.  Lundi matin, j’interpellerais SG à ce sujet même si je ne suis pas certain d’obtenir beaucoup d’info.

J’ai noté ailleurs à quel point l’intervention d’Hélène Grosbois lors du colloque du 19 octobre dernier au Mans s’était appuyée sur une mauvaise définition de la situation. Familier de ce genre d’erreur, j’étais gêné pour elle. Le topo qu’elle défend s’adresse à un public « hors-sol (peut-être celui-ci de son ancien milieu professionnel bancaire), pas du tout aux gens qui étaient face à elle. Dans l’entame de son livre, HG annonce que, « notre univers existe depuis plusieurs milliards d’années, oui ça parait difficile à concevoir, et ca l’est » (p.18). L’entame de son intervention s’appuie aussi sur ce fait qui serait disant difficile à concevoir. Tout de suite, crispation et étonnement pour le lecteur et l’auditeur que je fus. Est-ce une blague ? La fille pense-t-elle vraiment que les gens ont du mal à concevoir que le moment du vivant est vieux de plusieurs millards d’années ? Mauvaise définition pédagogique de la situation donc. HG parle à don public avec une sorte de rage. Cela aurait pourrait être tout fait désagréable si l’on ne saisit pas que cette rage s’adresse à son ancien milieu de vie professionnelle (et à elle prit dans ce milieu) plutôt à nous qui l’écoutons (ou la lisons) poliment.

HG m’a fait penser à ces gens qui, après avoir découvert un concept structurant pour eux, se mettent immédiatement en quête de l’énoncer à l’alentour, non pour le partager, mais pour dénoncer l’ignorance supposée de cet alentour envers lui. Je ne sais pas si cela m’est déjà arrivé. Probablement. Il existe des situations où le ressentiment l’emporte sur la réflexivité. HG (et Gilles d’ailleurs) semble dans ce trip ces temps-ci. Elles/ils se déclarent activistes, ils/elles sont surtout des militants.

C’est évidemment ce que je n’aime pas à propos de mon attitude dans cette coalition. Je me présente comme un militant pour taire mon militantisme (et donc ma réflexivité). Je ne vaux pas mieux que mes deux collègues.

« Comprendre pour changer » Le sous-titre du livre d’HG . La disparition du vivant & moi (Marabout, 2024)  me pose question. J’écrirais peut être sur cela un de ces jours. .          

Vendredi 17 janvier 2024

J’ai effacé malencontreusement des mails de Gilles et le compte rendu de S. J’aurais aimé répondre à Gilles ou en tout cas réfléchir à partir de ce qu’il écrit. Il cherche des intervenants… et veut imposer son truc sur les ordonnances vertes. Peut-être que C et H vont lui répondre. Ce qui ne me semble pas élucidé, ce qui me gêne, c’est une idée de transformation qui vise un public abstrait et épargne le groupe qui l’énonce.

Il me faudrait défendre l’idée que notre lutte ne doit pas se faire au  nom d’une pratique, d’un concept, d’une idée mais qu’elle soit pensé comme une lutte transformatrice, une lutte qui transforme ceux qui mènent la lutte. Bref, comme évoqué au début de ma nouvelle saison de recherche, il nous faut viser l’exploration plutôt que l’imploration.

Il faudrait aussi questionner l’importance de l’oralité, de la logique, de la raison dans ce collectif. Dire aussi, ici (comme je l’ai fait cet automne avec presque colistiers municipaux) qu’on ne vaincra que par le style.

Jeudi 16 janvier 2025

Avant-hier, réunion de « rentrée » pour notre coalition sarthoise crée à l’occasion de la quinzaine santé pesticides. 12 personnes présentes, la salle de la rotonde, maison des associations, le Mans. Tour de table laborieux autour d’une question : quel projet « phare » pour 2025. Plusieurs modes d’énonciation : entre autres technique, (ordonnance verte), juridique (vive les normes), conceptuel (notion d’exposome), scientifique (halogène des POP). Cartographier ces modes me semblerait utile, mais je ne suis pas très motivé pour faire un tel travail ces jours-ci. Je note simplement que certains ont prétendu que leur mode d’énonciation pouvait inclure les autres ! Question, cette coalition a-t-elle vocation à choisir un thème ? Ne peut -elle pas se contenter d’être une caisse de résonance, une sorte de lieu forum où l’irréductibilité de chaque asso serait mise en avant.

Justement hier, réunion en visio avec des relais GF. Me suis interrogé sur la modalité d’action que j’aimerai développer. Ai re songé à mon dispositif un graphe contre le glyphosate…Faire écrire me semble nécessaire. Il me faudrait creuser cet axe. C’est la seule piste qui m’intéresse.            

Mercredi 06 novembre 2024

Hier soir réunion de debriefing à propos de la quinzaine Santé Pesticides. Je retiens ce constat : sur les 700 personnes qui s’étaient déplacées à l’un de nos 12 événements d’octobre seuls une vingtaine d’entre-elles avaient moins de 30 ans. D. qui avait prévu d’animer un stand Greenpeace lors du Festival a proposé de faire une place sur son stand à une com’ GF. Je lui ai donné un teeshirt, une bâche GF, des affiches (dont le « scannez-moi ») ainsi que les flyers qui me restaient en stock.

rien à voir : plutôt que de parler de « phyto-victimes » (cela a un intérêt d’un point de vue juridique, mais c’est tout de même une expression un peu triste et essentialiste), on devrait parler de « phyto-coriaces ». Compte tenu de la présence des polluants sur le globe, nous, humains (et même les autres qu’humains) de la planète, nous sommes en vie car nous sommes tous des phyto coriaces !

Samedi 5 octobre 2024

31 personnes selon le responsable de la BrasseVie à Jupilles. Furent notamment abordé(e)s :

 – la puissance des lobbies dissimulée dernière la bêtise de la pratique d’homologation ;

– le fonds d’indemnisation des maladies dû aux pesticides comme preuve de la reconnaissance du risque ;

– le taux de cancer dans le monde agricole ;

 – l’engrenage de l’agriculture conventionnelle qui empêche la bifurcation bio ;

– la nécessité d’agir sur la formation des futurs agriculteurs, l’importance des témoignages entre paires

 – le rapport des comptes de la communauté l’européenne dénonçant le manque d’engagement dans la bio ;

– l’importance du contre lobbies de ST

(« L’EFSA nous a dit en off : “vous nous emmerdez” » Charles).

Jeudi 03 octobre 2024

Nous étions 27, hier, au cinéma de Montval dont Isabelle Georges, administratrice de ST.
¾ heure de discussion ont suivi la projection : la première intervention fut celle d’un agriculteur retraité qui a qualifié le film de « propagande extrêmement dangereuse » en listant quelques habituelles « faks » (disqualification scientifique de Séraliny, lobby anti DTT responsable du paludisme…) et en ajoutant que le progrès dû à la chimie valait bien que l’on « prenne quelques risques ». Crispant… mais Isabelle puis Thierry ont répondu calmement en mettant en avant (pour la première) le soutien de ST aux agriculteurs tout en pointant (pour le second) la gravité morale du propos pro pesticides.

Après ce premier moment de « positionnement », la discussion est devenue plus technique. Hervé a évoqué le second fonds d’indemnisation (après celui lié au chlordécone aux Antilles) dédié aux agriculteurs et, Isabelle, le cynisme du texte parut au JO du 7 janvier 2022 qui chiffre (et reconnait donc) le risque des pesticides sur la santé (25 000 euros pour la mort d’un bébé, par exemple…). Il fut aussi question de pédagogie : un prof a dit que le film était trop complexe à saisir pour « ses » collégiens (pour des BTS, oui), une dame a regretté que le film ne montre pas d’exemple de pratiques agricoles alternatives et dans la foulée, la différence entre agroécologie et agriculture bio a été expliquée.

Je n’ai pas tout noté, j’ai juste ces souvenirs qu’en fin de réunion, furent évoquées, par Hervé, la nécessité de porter la critique des pesticides sur le registre non seulement du « juridique » mais aussi du « politique » puis, par Isabelle, la nécessité de déjouer la stratégie de l’agrochimie (qui cherche à rendre invisible le danger des pesticides) en le rendant par tous les moyens possible le plus « visible » possible.

Dimanche 22 septembre 2024

Comice hier à Thoiré sur Dinan. Une ambiance bon enfant en matinée lors de l’installation des stands. Ai été voir JM pour lui présenter l’affiche sur la quinzaine santé pesticides. M’a parlé de Capitalisme, suis resté muet. Avons convenu que plutôt que de faire un truc entre écolos, il valait mieux être présents dans ce genre d’évènement. Lui tenait un stand autour de la mobilité dans le cadre de son engagement dans le conseil de développement. M’a dit qu’il y avait beaucoup d’absents et que j’étais le bienvenu. J’ai voulu lui demander qui étaient les techniciens en place, mais je n’ai pas eu le temps. JM a rejoint une collègue. En début d’après-midi, ai discuté avec qq. connaissances. Ai salué AM qui m’a demandé quel stand je tenais

– « tu ne vas pas être content, c’est un stand contre les pesticides »

– «  pourquoi, j’serais pas content, je n’en utilise plus maintenant, je suis à la retraite ! »

Juste avant que les officiels arrivent vers mon stand, Fabien m’a donné son point de vue sur les pesticides. Les agriculteurs sont des cibles faciles, car leur utilisation des chimiques est contrôlée. Ce qui n’est pas le cas des jardiniers amateurs qui polluent aussi en surdosant leur traitement. Il m’a parlé du fait que les gens déversent via leurs éviers, machines à laver, lave-vaisselles, sanitaires des produits chimiques qui se retrouvent dans les boues. Selon lui, il faudrait plutôt incriminer les producteurs de substances : « c’est eux qui font les molécules, c’est qui nous disent que l’on peut les utiliser… et puis ça change, après on nous dit, non ce produit est interdit… »

La troupe d’élus est alors arrivée. Ai serré la main à Pascal qui avait l’air un peu agacé face à mon stand. L’animateur m’a tendu le micro en me demandant quelles étaient nos compétences, en tant que Générations Futures. Je ne m’attendais pas à cette question. J’ai parlé d’expertise face aux risques de produits chimiques. J’ai dit que sur un plan professionnel, les études montrent que les hôtesses de l’air sont concernées, les agriculteurs sont concernés ; etc…. Bon, je pense qu’il y a plus d’agriculteurs que d’hôtesse de l’air ici à Thoiré ». La blague n’a pas marché, mais j’ai essayé. Je regrette de ne pas avoir évoqué, tout simplement, « la sous-estimation des risques sanitaires. Cet angle qui structure notre quinzaine à venir est vraiment bon je trouve.

Pierre m’a appris que l’Etat lui avait offert un crédit d’impôt de plus de 2000 euros suite à sa non-utilisation du glyphosate. Ce fut une surprise pour lui. IL en avait marre de voir ses “gars” travailler avec des masques. Ils utilisent depuis quelques années de l’eau chaude. Ça ne marche pas très bien, mais ça lui convient : ça le soulage vraiment en tant que chef d’entreprise. L’enjeu pour lui, c’est l’éducation du public.

“avec la génération des anciens, ce n’est pas la peine, ils sont trop habitués à ce que tout soit nickel, mais avec les plus jeunes, on peut leur faire plus facilement accepter les mauvaises herbes”

Discussion aussi avec le député Modem du canton, dit que l’on va regretter Fesneau. Face à mon interrogation sur la suppression du Nodu, dit qu’il est bon d’harmoniser les normes : “c’est comme les pouces et les mètres”. Je lui demande si les syndicats ont vraiment joué le jeux au niveau Européen. M’a cité une commission, une réunion européenne où on leur a dit “en France, vous êtes vraiment en avance”. Lui ai dit que l’on aller créer une antenne locale de GF. M’a dit où ça, dans quelle ville ? Non toute la Sarthe. M’a dit plusieurs fois qu’il était prêt à me recevoir dans sa permanence à Montval.

Autre discussion avec une femme d’agriculteur. Même argument que le député sur le fait que les agriculteurs français en font beaucoup plus que d’autres européens.  

Dimanche 8 septembre 2024

Ce que je pourrais envoyer aujourd’hui par mail à SG :

Cette journée de stand à côté du docteur FB fut, pour moi, très instructive ! Sa manière de mêler « constats d’urgence et « solutions pragmatiques » est très enthousiasmante ! Je pense que comme moi, les agriculteurs et les élus locaux ne sont pas près d’oublier la petite musique qu’elle a fait entendre durant toute cette journée de comice !

Un important événement aura lieu en Sarthe au mois d’octobre.

  • Le film secret toxiques sera diffusé dans 10 endroits du département (projections suivies d’un débat) ;
  • Une journée + une soirée de conférence seront organisées à l’université du Mans. 

Je t’envoie l’ébauche d’affiche de cette quinzaine Santé et Pesticides. Elle sera finalisé aujourd’hui. Comme tu le verras, le logo GF est présent (peut être as tu un logo plus récent  à nous proposer ?)

De plus, d’ici là, notre GF local participera à deux comices agricoles :

  • Ce samedi 7 septembre à Marolles les Braults (moitié nord Sarthe)
  • le samedi 21 et dimanche 21 à Thoirée sur Dinan (moitié sud Sarthe) 

Nous comptons, en autres,  y reproposer notre petit dispositif d’écriture participatif un graphe conte le glyphosate qui avait bien fonctionné lors de notre présence à la fête du pain à Vaas début aout. Je crois t’avoir envoyé des photos… (à propos de ce stand, il nous manque une nappe de table aux couleurs de GF. Aurais-tu la possibilité de nous en envoyer une ?)

Je ne sais pas si tu connais le docteur FB (phytothérapeute, adhérant GF). C’est une personne formidable.  C’est elle qui (avec d’autres médecins) est à l’initiative de cette quinzaine Santé et Pesticides ainsi que notre présence sur le comice de Marolles les Braults. Avec elle, nous nous demandions si GF pouvait nous communiquer les coordonnées de ses adhérents Sarthois ? (peut être n’en avez vous pas le droit?) Cela nous permettrait, en tout cas, de les mobiliser  pour les événements à venir. 

Dimanche 4 aout 2024

Suite de l’article : Quelques graphes contre le glyphosate :

(…) hier, sur ce même lieu, rencontre, notamment, de Marylène Souchard et Fanny Blin géniales organisatrices d’une séquence sarthoise « santé et pesticides » programmée en octobre. Ci-dessous, un autre graphe, une ébauche de flyer :

Je décrirai à mon retour de vacances ce petit dispositif « un graphe contre le glyphosate ». Pour l’heure, je veux juste noter qu’hier, M.S m’a présenté cet événement programmé pour octobre (ébauche de flyer ci-dessus). J’ai appris qu’il était porté localement par des soignants sarthois (médecins entre autres) sensibles aux effets des pesticides sur la santé. Cela m’a stupéfié. Je ne pensais qu’un tel mouvement de fonds était en train de se structurer dans mon département (j’ai été surpris d’entendre, par exemple, qu’une cancérologue sarthoise a ouvertement fait le lien entre les pesticides et tel type de cancer qui venait d’être diagnostiqué « chez » le mari d’une personne croisée lors de cette fête).

Si j’ai bien saisi (je sortais de ma sieste lorsqu’on m’a fait un topo sur cet événement) , les organisateurs de cette quinzaine veulent rendre publique l’émergence, au niveau local, de cette sensibilisation médicale. Le mode choisi des tables rondes est intéressant. Je crains, par contre, que le format de la « conférence » avec des experts extérieurs soit moins pertinent. Donner trop longtemps le micro à ces experts risque de remettre inutilement de la verticalité dans un mouvement qui me semble surtout caractérisé par sa dynamique horizontale.

Le risque du renforcement de clivage entre épistémê et doxa me semble aussi transparaitre dans cette intention (revendiquée dans ce flyer) de vouloir « sensibiliser l’opinion publique ». Je comprends l’intention formulée ici, mais je me…. (contenu malencontreusement effacé)

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