Journal d’écriture du livre « Vivre le terrain des monitrices et moniteurs d’atelier »
Mercredi 15 février 2023 : la seconde édition du recueil « vivre le terrain des monitrices et moniteurs d’atelier » vient de paraitre. Voici son journal d’écriture :
23/09/2021
12 : je viens de répondre à un mail de Marc reçu avant-hier, cela pourrait inaugurer un nouveau chantier d’écriture pour moi, en tant que terragraphe. À voir… Ci-dessous, extraits des deux courriels :
« (….) je viens vers toi, car nous avons un besoin de formation pour les MA de l’Esat sur le thème de la “pédagogie”, l’idée est de les aider à formaliser une démarche pédagogique dans les apprentissages du quotidien. J’ai parlé de tes très grandes qualités de pédagogue à la nouvelle directrice du domaine. En qualité de prestataire, pourrais-tu nous proposer un module de formation sur des notions de base ?.(…) Marc »
« Merci pour ce que tu écris à propos de ma pédagogie. Merci, aussi, pour cette proposition de formation auprès des moniteurs d’atelier du domaine.
Je crois te l’avoir déjà dit, j’ai une affection toute particulière pour cet établissement. Au tout début des années 2000, son directeur de l’époque avait pris le temps de répondre à ma lettre de candidature spontanée (pour un poste de moniteur d’atelier). Il m’avait conseillé de formaliser — via une démarche de formation — mes dix années d’expérience d’éducateur technique. Cette idée de « formalisation » me rebutait à l’époque, mais c’est en suivant ce conseil que je me suis retrouvé diplômé E.T.S, puis formateur, puis responsable de cette formation, puis chargé de cours à l’université.
Je me permets de t’écrire ceci, pour te dire combien la perspective d’aider, à mon tour, vos moniteurs d’atelier à formaliser leur pédagogie a du sens pour moi.
(…)
Concernant la méthodologie, comme tu le devines, je compte utiliser la pratique du journal pédagogique. (…) Cette pratique peut être l’objet d’une double difficulté et, parfois, d’une double détestation. Les professionnels considèrent qu’ils sont déjà trop sollicités en matière d’écriture et pour peu qu’ils s’essaient à cette pratique, ils considèrent le résultat peu probant, médiocre, trop imparfait. (…) Pourtant cette pratique permet d’enquêter au quotidien sur sa propre pédagogie. (À travers cette technique d’écriture réflexive, il s’agit de montrer que le souci d’amélioration de sa pratique peut prévaloir sur celui de l’objectivité ou même de la subjectivité (le journal pédagogique n’étant ni un journal de transmission ni un journal intime).
(…)
La pratique du journal pédagogique (ainsi que sa probable détestation) constituera, donc, le fil conducteur de mon intervention. Elle pourrait trouver comme finalité la production d’un livre sur la pratique des MA.
(…)
Je t’envoie en pièce jointe mon CV. Je n’ai pas pris le temps de l’actualiser. Je suis heureux d’être le co-auteur avec Remi Hess et Augustin Mutualle d’un livre qui paraitra pour la prochaine rentrée universitaire : Pratiquer le journal de recherche (éditeur : Chroniques Sociales)… et je suis surtout heureux d’être le papa d’une fille qui se marie après-demain ! Bertrand »
24/11/2021
7 h 30 : j’ai rencontré, hier, Marc et la directrice du domaine. Leur demande de formation pour leurs MA ne me semble pas aussi claire que cela. D’emblée, j’ai été surpris que Marc ne me présente pas, auprès de sa directrice, comme formateur, mais, plutôt, comme institutionnaliste. Cette présentation a inauguré des confidences institutionnelles (de la part des deux cadres) extrêmement touchantes et précises. J’ai répondu à leur attente d’analyse en leur parlant de la socialisation du journal de terrain pour laquelle milite l’association terragraphe. Malgré l’incongruité de ma réponse, la démarche les a intéressés. Ils l’ont vue comme un moyen d’objectiver la pratique. Cette objectivation leur semble en effet, vitale pour « lutter » contre un discours psychologisant qui serait dominant dans l’établissement. Pour eux, ce discours aurait été institué par des influences du passé [des ex-cadres jouant au « psy »]. Leur plainte à propos de ce discours me les a rendus sympathiques et j’ai compati ouvertement avec eux. J’ai, par contre, grimacé lorsqu’ils m’ont annoncé vouloir remplacer la psychologue clinicienne (en charge de l’analyse des pratiques sur le site) par une « cognitiviste ». J’ai alors compris qu’ils cherchaient à faire intervenir dans leur établissement (auprès des MA, notamment) des sortes de « contre-influenceurs » qui proposeraient des méthodologies enfin « carrées » !
Il me faudrait leur écrire, dès ce matin, pour relativiser, à nouveau, ce lien entre la pratique du journal de terrain et la pratique de l’objectivité. Je veux aussi leur redire, par écrit, pourquoi je préfère intervenir comme terragraphe plutôt que comme formateur.
8 h 38 : je viens de leur envoyer ce courriel :
“Bonjour,
merci beaucoup pour votre accueil et, aussi, pour votre confiance à propos de la description du contexte institutionnel. Je comprends et partage, ô combien, votre préoccupation !
(…)
Après notre discussion, je me suis dit que mon intervention auprès des moniteurs en tant que « terragraphe », plutôt que “formateur” n’aura pas qu’un sens administratif. Le terragraphe préfère décrire son terrain plutôt que de le diagnostiquer, d’emblée, avec des modèles de pensée qui viennent d’ailleurs. Il essaie de ne pas s’enfermer dans sa subjectivité (ni dans la pure objectivité, d’ailleurs). Il ne cherche pas à expliquer son milieu par le “dessous” ni par le “dessus”. Il s’applique à décrire son milieu par le “milieu” en empruntant ce que certains chercheurs nomment une “voix moyenne”. C’est une pratique exigeante, car l’écriture produite parait souvent, pour son auteur, médiocre et inutile. Mais il y a une belle contrepartie : lorsqu’il “tient” son carnet de terrain, le diariste, (ou, ici, le terragraphe) a le sentiment agréable de “tenir” son terrain !
(…)
En vous écoutant, j’ai eu cette impression que certains moniteurs ont littéralement “déserté” leur terrain. Ils l’ont tellement “expliqué” qu’ils ne sont plus capables d’avoir, vis-à-vis de lui, une innocence et une fraicheur. Et donc, en résumé — ce que je peux leur proposer — c’est une nouvelle méthodologie d’écriture qui les aiderait à renouveler leur intérêt et leur fierté pour celui-ci. (…)”
23/01/2022
Marc m’a répondu (en décembre dernier) en me proposant un planning de cinq demi-journées (deux sous-groupes se relayeront à chaque demi-journée). Je commence demain. D’entrée, je veux cibler ces demi-journées, sur l’idée de fabriquer un livre de terrain.
25/01/2022
Laura m’a demandé des nouvelles à propos de mon intervention au domaine (elle avait surement noté que je commençais hier). Je lui ai répondu que j’avais trouvé les gens « géniaux, concrets, passionnés et attachés à leur métier : tout le contraire de l’image proposée par les cadres ! »
31/01/2022
11 h 50 : je viens d’écouter le début de l’enregistrement de la première séquence. Je parle trop vite Bon Dieu ! C’est terrible ! Sentiment, aussi, d’avoir trop frimé devant les personnes. Un peu de honte ce soir.
02/02/2022
18 h 45 : je rentre très fatigué de la deuxième demi-journée au domaine. Je n’ai pas dit ce que j’avais cogité lors du trajet aller (sur place, j’ai trouvé que c’était trop ambitieux et pas adapté). Pour le second demi-groupe, j’ai « interviewé » Rose, une MA scientifique qui s’est formée au domaine. Elle aimerait que ses collègues apportent plus de réponses éducatives. Rose est plutôt « carrée ». Pour elle, il y a les choses qui se font et des choses qui ne se font pas. Elle voudrait qu’un formateur vienne expliquer à ses collègues ce qu’ils doivent faire.
J’ai senti une déception lorsque je lui ai fait comprendre, que pour ma part, j’avais simplement envie que ses collègues et elle me disent ce qu’ils font.
(…)
De multiples pratiques se dévoilent, déjà, dans ces premières discussions. Pour les décrire, il faudra non seulement résister aux sirènes d’une déontologie en matière de pratique, mais aussi à cette idée que celle-ci puisse être « une », univoque…
03/02/2022
9 h 40 : j’ai écouté les deux enregistrements. Je sais que ça va me prendre du temps pour les restituer, mais c’est indispensable pour matérialiser cet éventuel début de livre.
J’ai discuté, hier soir, avec une amie qui s’est montrée critique avec le principe même de tout Esat. Pour elle, ce genre d’établissement est enfermant pour les usagers. Il empêche toute perspective de sortie. Sa critique m’a dépité, car elle était axée sur le mot d’ordre de la modernité, de l’envol et de l’extraction. Cette critique prenait de haut le moment « terrestre » de tout Esat : ses attachements affectifs, organisationnels, épistémologiques, ses transductions et ses traductions possibles.
10 h 30 : je viens de finaliser la création d’un petit forum d’accès restreint, via le site terragraphe. Il pourrait recueillir des textes libres. Ai envoyé aux MA le lien sans trop de conviction, en fait.
6/02/2022
16 h, cette dernière intervention me prend la tête. Je me sens un peu comme Nanou après une sortie de scène : exigeant envers le personnage que j’ai joué, critique envers d’imaginaires fausses notes. Je me surprends, dans la journée, en train de répondre fictivement aux participants ; suis comme happé par leurs attentes, leur besoin d’être nourri intellectuellement, notamment. Cela me met dans un état de tension désagréable.
Je suis content, donc, de pouvoir réouvrir ce journal de bord pour me débarrasser de cette hantise…
J’ai cogité sur le topo que je pourrais leur donner en appuyant sur le triangle éthique. Trois types de hantises, trois domaines de captation, d’envahissements… Et concernant l’envahissement des usagers (comme je suis actuellement en train de le vivre moi-même), voir ce qui nous touche. Que faire de ces spectres ? Parler dilemme de Didier Moreau sur la conversion/métamorphose ?
09/02/2022
18 h : Ninon a écrit un superbe texte sur le forum. Je l’ai encouragée à continuer. Ninon me fait un peu penser à Manon (la maman de Lénaëlle) : elle affirme ses déterminations sans trop de filtres ! La semaine dernière, j’ai écrit à Rose à propos de la formation des tuteurs et à Joseph et Marius à propos de la formation de moniteur d’atelier. Depuis quelques jours, aucune cogitation à propos de ce groupe. Ouf ! C’est peut-être grâce à Djibril et à sa demande d’aide pour son mémoire de chef de service.
La semaine dernière, j’ai construit un diaporama pour illustrer ce que Latour raconte dans son livre Nous n’avons jamais été modernes, à propos de la controverse entre Thomas Hobbes et Robert Boyle [avec son Léviathan, Hobbes montre comment une organisation de la vie publique peut être vidée de toute subjectivité divine. Avec sa pompe à air, Boyle montre, lui, comment l’on peut créer un espace vidé de toute objectivité divine. Leur controverse inventera la spiritualité (du dieu barré) et une vie publique où les choses et les humains ne se confondent pas]. Leur controverse initiera le mot d’ordre de la modernité qui continue à trop être pris au sérieux par notre secteur du médico-social. Sans repérer ce « sale coup » que nous ont concocté ces deux ancêtres, il y a un peu plus de 300 ans, nous avons l’impression de faire un sale boulot (en tant que salarié de ce secteur du médico-social) dès que nous n’arrivons pas à placer l’humain au centre de nos « choses » : en fait, si tout va bien, tous les jours !
10/02/2022
8 h : des doutes à propos d’un diaporama sur Hobbes et Boyle conçu pour les MA. Il est juste parfait si je veux vivre un bon moment de solitude ! Je viens de déposer un condensé sur le site « terragraphe » en retirant les images non libres de droit.
Pour la prochaine séquence, j’espère réussir à imprimer le deuxième verbatim. Leur parler de Jean Oury (statut, rôle, fonction) ainsi que de Paul Ricœur (triangle éthique) ?
18/02/2022
9 h 19 : je continue à retranscrire les conversations de la dernière séquence. Je fais cela en deux temps. Premièrement, j’utilise mon logiciel de reconnaissance vocale (Dragon) pour lire avec les propos enregistrés. Ensuite, je reprends le texte avec le clavier pour corriger les erreurs de prononciation. J’ajoute aussi des ponctuations. Cela prend beaucoup de temps, mais c’est intéressant : il y a des pépites dans ces dialogues, j’espère que des lecteurs pourront, un jour, en profiter.
Pour la prochaine fois, parler du référentiel du métier de moniteur d’atelier ?
20/02/2022
Midi : j’ai terminé de retranscrire la dernière discussion. Cela fait 12 pages de plus. Il y a donc 24 pages en tout, si mon compte est bon. Je craignais ne pas réussir à finir ce travail à temps. Je suis soulagé. Cela va permettre de préparer tranquillement un nouveau diaporama. À ce propos, j’ai commandé un projecteur qui va permettre de proposer des visuels plus lisibles que ce que permet le miniprojecteur du domaine.
21/02/2022
19 h : ce matin j’ai fabriqué un diaporama pour présenter les recommandations de bonnes pratiques. J’ai fait, aussi, une feuille recto verso qui liste les items des bonnes pratiques. L’idée, c’est de se servir de ces items non pas comme une grille d’évaluation, mais comme une grille d’analyseurs potentiels. La différence n’est peut-être pas évidente.
24/02/2022
9 h 10 : j’ai terminé, hier, d’imprimer les livrets de la deuxième séquence. C’est assez long. Il faut que j’achète des feuilles qui ne soient pas trop épaisses. Cet après-midi, je retourne au domaine. J’ai prévu de beaucoup plus « causer » que la dernière fois. Au programme, retour historique sur les 45 000 morts de faim dans les hôpitaux psychiatriques pendant la Seconde Guerre mondiale. Ensuite, Saint Alban, la légitimité des soignants hybrides, des ratons laveurs, puis leurs constellations en acte.
20 h 30 : j’ai trouvé cette sortie au « zoo » intéressante. J’avais oublié mon téléphone. Je n’ai donc pas pu enregistrer la discussion (je vais devoir utiliser ma prise de notes manuscrites). Le collectif s’est montré, cet après-midi, absolument hostile envers la direction. Le groupe n’apprécie pas gestion des décisions (certaines sont prises pour satisfaire les uns sans que ceux-ci soient informés (ce qui les met en porte-à-faux envers les autres). Il est, aussi, reproché au chef de service de vouloir remettre en place des choses que lui-même n’a pas mises en place quand il était en poste. Par exemple, il n’y a ni eau chaude au niveau de la plonge, ni vestiaire… Le groupe est surtout « vent debout » contre la demande de la direction de faire nettoyer les w.c. du Parc par les cuisiniers et les cuisinières.
Il y a aussi un reproche qui a été formulé par Rose à propos de la manière dont le chef, Marc, converse avec eux. Il active plusieurs idées à la fois, démarre ou interrompt la conversation de façon toujours surprenante.
J’ai connu Marc comme étudiant et collègue formateur. C’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup. Il réfléchit vite en mêlant plusieurs dimensions dans une même phrase. Discuter avec lui sollicite beaucoup d’énergie de concentration, mais c’est toujours très enrichissant. Visiblement, à la longue cela peut aussi épuiser.
Quoi d’autre ? Il faut, au moins, que je transcrive ce qu’a dit Delphine par rapport à son burnout…
J’aimerais faire une restitution parfaite, mais il va falloir que j’accepte de réagencer et simplifier la retranscription de cette dernière séquence de discussion. Le diaporama préparé a été utile, mais je n’ai pas envie de le restituer dans le verbatim. Je vais plutôt me centrer plutôt sur les bribes d’échange. Je vais, aussi, composer un unique texte pour les deux sous-séquences. L’oubli de mon téléphone enregistreur va me permettre d’être probablement plus rapide dans ma retranscription.
26/02/2022
18 h : je viens d’écrire hier huit pages de cogitation à propos de cet Esat. Cela me servira pour les prochaines discussions. Je voudrais, à présent, commencer à transcrire mes notes manuscrites pendant que ma mémoire (à propos de cette dernière discussion) reste assez fraiche.
01/03/2022
22 h 37 : je continue tous les soirs à transcrire ma dernière intervention au domaine.
04/03/2022
7 h : le temps presse. Je n’ai pas terminé d’écrire le compte rendu de la réunion du 24 février. Il me reste à mettre un petit texte sur le parcours de Serge. Le reste est déjà à peu près en forme.
12/03/2022
8 h 20 : cette nuit, ce rêve : impossible de faire défiler mon diaporama lors d’un cours devant un groupe éclaté. Déception, plus que panique. Le groupe s’intéresse -t-il à ma présence ? Plus tard, j’énonce des phrases devant le groupe, mais je ne vois pas à quel thème de cours elles se raccrochent. Là, la situation m’inquiète. Je continue à dire des choses tout en cherchant ce thème central. Au semi-réveil dans la nuit, je m’interroge encore : était-ce un cours sur la dynamique de groupe ou sur la pédagogie ? Je m’endors ensuite en me berçant, littéralement, dans le mantra de l’irréductibilité : aucune causalité, aucun effet, aucun thème de cours ne peut « causer », aucune causerie ne peut se thématiser en cours…
14/03/2022
9 h 50 : le retour de plusieurs cours dans un institut de formation me laisse un sentiment contrasté. Ai l’impression de m’acquitter d’une fonction repérable socialement pour pouvoir donner le change lors de discussion sociale.
« — Tu fais quoi de ce temps ?
— Je fais le formateur, c’est ponctuel, mais ça me demande beaucoup de travail ! »
Je me dis qu’on peut comprendre cette occupation sociale, même si on n’a jamais été formateur. Par contre, si je disais une autre vérité : « je fais le fermettier et le terragraphe », ça serait moins évident à saisir : ces métiers n’existent pas encore dans le dictionnaire !
Souvenir de cette infirmière qui venait à domicile, en 2014, lors de mes soins post-cancer.
« — Vous faites quoi, monsieur Crépeau de ce temps ?
— Je m’occupe de ma fermette et je finis d’écrire ma thèse.
— Oui, mais en vrai, vous faites “quoi” monsieur Crépeau ? »
22/03/2022
La perspective d’aller demain au domaine ne m’enchante pas. Cette journée se glisse entre des séquences de cours que j’ai à assurer par ailleurs. Je me sens un peu comme un joueur de foot qui doit faire de nouveaux matchs. Qui doit se préparer à de nouveaux adversaires, à de nouvelles tactiques, de nouvelles stratégies. Match nul, défaite, victoire. C’est un petit peu comme ça que je comptabilise mes interventions ces temps-ci.
22/03/2022
10 h 30 : je vais au domaine, demain. Je pense que j’aurai terminé d’ici là le travail de restitution. Il faut que je le conclue en le simplifiant. Pour cette prochaine séquence, j’ai pensé proposer mon diaporama sur le triangle éthique et, peut-être, pourquoi pas sur la pédagogie. Je ne me sens pas très motivé pour y aller. Pas en forme. Ce projet de me replier sur ma posture de formateur, plutôt que sur celle de terragraphe, le prouve.
26/03/2022
11 h 50 : j’ai retranscrit les 20 premières minutes de discussion de mercredi dernier. Cela a duré une heure. Si je retranscris vingt minutes de discussion par jour j’aurai bien avancé d’ici une semaine. Il va pleuvoir la semaine prochaine : nous ne partirons donc pas en vacances et j’aurai, donc, le temps de terminer (pas d’électricité là-bas).
La directrice et le chef de service sont venus vers moi à la sortie de la deuxième discussion. Je leur ai dit que les MA devenaient de plus en plus précis sur leur travail et que le livre prenait forme. Je leur ai aussi dit que celui-ci exposerait des critiques à leur encontre. Ils ne semblaient pas surpris. Pour les ménager, je leur ai aussi dit qu’ils étaient loués sur certains points (la politique de l’admission au Parc, notamment). Cela est vrai, mais ils ne m’ont pas vraiment cru. La lecture du livre risque donc de les surprendre positivement.
J’ai repris la route vers chez moi en me disant que je m’étais globalement ennuyé durant cette dernière séquence. Lorsque j’ai présenté un petit topo sur la pédagogie avec le premier groupe, je n’ai pas bien compris leurs réactions ni leurs questions. Ils m’ont dit que ce topo était intéressant, mais je me suis dit que nous n’étions pas sur la même longueur d’onde.
Regret de ne pas avoir proposé mon diaporama sur le triangle éthique. Il me parait intéressant comme outil d’aide à la description.
Pour le second sous-groupe, n’ai pas eu envie de présenter un quelconque diaporama. Mon état de perplexité m’a, donc, fait redevenir terragraphe !
Il y avait un nouveau MA, Pascal. Je l’ai peu interviewé. Regret, aussi, de ne pas avoir beaucoup parlé avec Serge.
Rose a beaucoup « pris » la parole. (Serge le lui a, d’ailleurs, fait remarquer). Comme je l’avais fait précédemment, j’ai proposé de venir sur leur atelier pour parler avec chacun. Cela ne leur semble pas « pratique ». Ils m’ont, encore, dit préférer ce moment collectif, ce temps à part et ce lieu loin de leurs ateliers.
Au fil des demi-journées, je sens que nos discussions perdent un peu de leur tonus et de leur spontanéité. On est plus bavards (certains d’entre nous, en tout cas) mais on raconte des choses un peu anciennes (comme moi avec mes diaporamas). Si j’arrive à restituer le verbatim de cette demi-journée, je pense qu’il y aura pas mal de pages. En aurais-je le temps avant la prochaine intervention ? À voir… J’aimerais pouvoir leur montrer fin avril l’avancée du livre.
31/03/2022
18 h 30 : j’ai retranscrit aujourd’hui une nouvelle demi-heure de discussion. Cela m’a pris 2 h 30. Il me faut, donc, 5 heures de retranscription pour une heure de discussion. Je ne compte pas ici le temps de la mise en forme, de la correction…
J’espère finir demain. J’aimerais partir en vacances tranquillement.
05/04/2022
Midi : j’ai rassemblé les quatre textes des quatre premières demi-journées de discussion. Cela fait un livre de 130 pages en format A5. Il faut maintenant que je reprenne une à une les phrases, parce que certaines ne veulent rien dire (erreur de ponctuation, de conjugaison, mots manquants). C’est un travail qui va être assez long et cela me décourage ce matin. Je vais essayer d’en faire un petit peu tous les jours.
07/04/2022
11 h : j’ai corrigé un premier texte de discussion. C’est effectivement long.
Dans l’introduction de ce futur livre, j’aimerai citer cette phrase de Latour lue cette nuit dans Refaire de la sociologie (La Découverte, 2005, p.99) : « il nous faut résister à l’idée qu’il existerait quelque part un dictionnaire où tout le vocabulaire bigarré des acteurs serait traduit par un nombre restreint d’entrées dans le lexique social ».
09/04/2022
7 h : beaucoup d’expressions dans ce verbatim… La directrice dit, par exemple « on part de loin ». Qui est ce « on » ? Quel geste désigne ce verbe « partir » ? Où se situe ce « loin » ? Que raconte cette préposition « de » ? On ne semble pas bien éclairé par cette expression, mais elle est pourtant très précise. « On » ne peut certainement pas dire mieux lorsqu’on est directrice nouvellement arrivée pour résumer la situation de cet Esat.
Ce flot d’expressions mériterait d’être indexé. Chacune d’elles actualise et potentialise… Elles mettent en présence (comme des paroles religieuses) et elles désignent, aussi, des puissances de métamorphoses (comme le font les sortilèges). Je pense, ici, à ce que propose Latour dans son enquête sur les modes d’existence. Le livre pourrait d’ailleurs être indexé selon la quinzaine de modes proposés dans cette enquête.
26/04/2022
10 h : j’ai annulé l’intervention de demain. Elle aura lieu le 11 mai. Je suis un peu déçu, car en reportant ce dernier round de discussion, je retarde d’autant de jours mon début de vacances. J’ai envoyé un mail aux MA avec le fichier du verbatim actualisé. Je tenais à leur montrer que j’avais « bossé » depuis notre dernière rencontre.
En fait, je suis bien le seul à fabriquer ce livre. Pour m’encourager, je me dis que la terragraphie s’inspire certainement de la méthodologie de la transcription du marc de café. Selon celle-ci (ou plutôt selon Tobie Nathan en 1994) ce n’est pas au patient que l’on fait passer le test, mais au voyant lui-même. C’est lui qui doit faire l’effort de traduire quelque chose qui ne dira rien du patient, mais tout du rapport du voyant avec son terrain de soin.
18/04/2022
11 h 30 : retour de vacances hier. Aujourd’hui, c’est lundi. Vendredi j’ai un cours d’une journée. Samedi nous partons en voiture chercher nos petits du Gers. La semaine prochaine (mercredi, je crois) je vais au domaine. J’ai donc quatre jours pour finir de tondre, de fabriquer l’escalier et de ranger la grange. Au niveau du travail pédagogique, je dois terminer le diaporama du cours de vendredi en ville. Je dois aussi finir la retranscription de la dernière demi – journée de discussion.
09/05/2022
7 h 7 : après-demain, je fais ma dernière intervention au domaine. Je ne suis pas assez courageux pour chasser dans le texte les probables coquilles. Comment aborder cette dernière rencontre ? Je pense m’appuyer sur ce livre en train de se faire pour voir ce qu’on peut reprendre, prolonger…
21 h 21 : j’ai imprimé une version des quatre premières demi-journées. Il me faut les relire. Je pense reparler des grands pédagogues… La fatigue sans doute.
11/05/2022
7 h : hier soir, j’ai terminé de relire le texte des conversations sur la pratique. Je vais donc pouvoir imprimer la conversation 4 sur 5. J’ai pensé que je pourrais insister tout à l’heure sur Pestalozzi.
(…)
11/05/2022
18h : ça y est, j’ai terminé mon job d’intervieweur auprès des MA du domaine ! Cette dernière après-midi de discussion m’a paru particulièrement fatiguante, mais j’ai pu dire des petites choses. Ce chantier m’aura beaucoup fait penser en causant en fait.
Au milieu de la discussion, j’en ai eu marre d’entendre des critiques envers le duo de la direction et j’ai pris la parole pour le défendre. Comme pour m’encourager, Marc a surgi dans la salle où nous discutions pour m’offrir dix places d’entrée pour le zoo ! Il est, ensuite, sorti aussi rapidement et aussi silencieusement qu’il était entré. Cette apparition énigmatique de Marc m’a mis très mal à l’aise : à ce point que j’ai mieux compris la plainte des MA à propos de l’attitude parfois déroutante de leur chef.
Si les critiques du second sous-groupe m’ont lassé, le premier sous-groupe m’a donné plus de satisfaction narcissique. Il m’a laissé jouer au formateur lorsque j’ai pris la parole à propos des pédagogues.
J’ai écrit sept nouvelles pages d’analyse pour faire un premier bilan à chaud.
01/06/2022
22 h 30 : j’ai travaillé ce matin sur la restitution de la dernière séquence. Contrairement à mon impression d’alors, des choses intéressantes ont été dites. Je vais poursuivre tranquillement ce travail ces deux prochaines semaines, à moins qu’une canicule nous oblige à re-repartir au bord de la Manche. J’ai zappé quelques phrases répétitives pour cette première demi-heure de discussion. J’utilise mon nouvel ordinateur. Je vois mieux sur mon écran les phrases que je dicte. Cela me permet d’être plus réactif pour corriger le texte.
02/06/2022
21 h : ce matin, fin de la retranscription du premier sous-groupe de la séquence du 11 mai. J’ai retiré pas mal de choses. Je vais faire pareil pour le deuxième ce groupe. J’ai hâte de terminer.
Je n’arrive pas à trouver un titre convaincant pour l’ouvrage. Des propositions ont été faites. Aucune n’a semblé satisfaire les groupes.
Je me questionne sur le mot « verbatim ». Convient-il pour ce texte ? Je viens de voir que le dictionnaire en ligne CNRTL ne le connaissait pas. Pour le Larousse : il désigne la « reproduction intégrale des propos prononcés par l’interviewé ; son compte rendu fidèle ». Je fais des « coupes », mais je m’attache aussi à retranscrire au mot près : le texte pourrait être qualifié de quasi-verbatim.
03/06/2022
20 h : encore trois heures ce matin pour retranscrire une demi-heure de discussion. Lorsque je suis dedans, je ne vois pas le temps passer. Plus j’avance dans la retranscription, plus je me dis que cela pourra intéresser de potentiels lecteurs. Je pense surtout à Nanou qui va devoir se pencher sur ce texte pour y chasser les fautes d’orthographe.
05/06/2022
11 h : j’ai retranscrit 18 minutes en 2 h 30. Il reste 10 minutes de débats. Ces 18 minutes étaient particulièrement pénibles, négatives, répétitives… Impression d’avoir décortiqué jusqu’à la moelle le pessimisme du lieu pour en déceler les possibles. Durant cette transcription je me suis vraiment senti comme ce « voyant » qui se penche sur le marc de café (je parle de cela, ailleurs dans ce journal, je crois). Cela était aussi vrai durant la discussion. À un moment de celle-ci, les MA ont semblé être effrayés par leur propre noirceur (ou était-ce plutôt moi ?). Pour conjurer le sort, j’ai proposé cette idée que l’on était juste en train de mettre à jour une « ritournelle ».
J’aurais aimé insister. Si une ritournelle « emporte toujours de la terre avec soi » (Guattareuze, Milles plateaux , 1980, p.384) c’est, alors, « cette terre » qu’il faut mettre à jour. Cette terre que l’on emporte, c’est notre terre de subsistance (cette terre d’où l’on vit). Les premières demi-journées de discussion ont commencé à évoquer cette horizontalité. Ensuite, elles ont surtout concerné les terres d’existence et non les terres de subsistance (ces terres où l’on vit et non pas d’où on vit). D’où des discussions géographiques plus verticales et plus classiques : le bureau/l’atelier, le chef/le sous-chef, le haut du système/le bas de la pratique. Bref, la transcription terragraphique a laissé sa place à la transcription monographique.
06/06/2022
11 h 45 : ai terminé la retranscription ! Mon choix d’utiliser le logiciel vocal pour réduire le tapotement sur le clavier est discutable. La reconnaissance vocale ne fut pas très performante avec mon nouveau logiciel peu éduqué à ma voix. Cela m’a obligé à faire beaucoup de reprises. Et il me reste, ainsi, à reprendre une grande partie du texte pour les donner à corriger à Nanou.
12/06/2022
9 h 15 : hier soir, en écoutant Nanou me parler, je me suis vu m’interroger : vient-elle de ponctuer sa phrase avec un point-virgule ou avec deux points ? Faudrait-il placer un tiret avant de commencer à transcrire ce propos ou faut-il l’insérer entre guillemets ? Nanou ne fait pas partie de ces locuteurs qui miment cette ponctuation avec leurs deux index. C’est bien ainsi. De mon côté, il est vraiment temps que je termine ce chantier de transcription.
04/07/2022
9 h : j’ai commencé à écouter le texte (avec la voix numérique) pour repérer les mots manquants. Fait 60 pages sur 200.
21/07/2022
11 h : je reprends depuis trois ou quatre jours le texte. J’en suis à la page 128. Il reste à fabriquer l’abécédaire et à commencer la mise en page…
27/07/2022
21 h 30 : ce matin à 11 h, j’ai fait la commande en ligne pour 31 exemplaires. Ai pu faire une modification de dernière minute pour la couverture (j’avais oublié la tranche). J’ai aussi rajouté un numéro ISBN et une page de dédicace. Pour la quatrième de couverture, ai placé l’extrait sur les ritournelles. Il résume mon état d’esprit en cette fin de chantier. Il me permet, aussi, de ménager les deux cadres visés par les attaques.
Pour écrire en bas de cette quatrième de couverture, cette phrase qui se termine par : « les touche, leur parle et les concerne» , je me suis inspiré d’un bout de phrase lue dans un livre d’Isabelle Stengers (lequel ?).
À propos de Stengers, je me rends compte que j’ai oublié d’évoquer, lors des discussions, cette expression de la “voix moyenne”. Est-ce grave ? Je l’ai explorée dans mon livre de 2021 Pourquoi terragraphe, et ce chantier l’explore concrètement, je trouve. C’est d’ailleurs son point fort. Son point faible, c’est mon identité de formateur (et peut-être d’institutionnaliste) que je n’ai pas réussi à vraiment lâcher durant ce semestre. Je n’ai pas tout à fait “tenu” mon dispositif de terragraphe, jusqu’au bout, en fait. Ma conversion a raté. J’ai simplement expérimenté une métamorphose : cela me convient parfaitement !
Nanou n’a pas corrigé cette édition que je compte distribuer aux acteurs du domaine et à mes alliés institutionnalistes : Remi Hess, Swan Bellelle, Anne-Claire Cormery.
Je pourrais profiter d’une visite au zoo avec nos petits-enfants en août pour faire une distribution aux acteurs du domaine.
Même si je l’ai évoqué, je n’ai pas envie de proposer une autre séquence en automne. Cela m’obligerait à refaire un travail de retranscription pendant plusieurs jours. Aujourd’hui, je n’en vois pas l’intérêt. Je me dis que ce verbatim a trouvé sa cohérence dans sa forme partiale et inachevée.
12/08/2022
22 h : de nombreux MA et cadres étant en vacances, je n’ai pas trouvé pertinent de faire un aller-retour pour déposer les exemplaires reçus avant-hier. Jérôme a accepté de s’en charger. Je suis passé, ce soir, chez lui pour déposer un carton de 14 exemplaires. Il habite dans un village voisin du mien. C’est la première fois que je découvrais son domaine. Sa façon d’utiliser des arbres pour rafraichir son jardin et sa maison est très habile. Je vais m’en inspirer. Jérôme rentrait de vacances. Je n’ai pas eu envie de lui parler de son lieu de travail ni du livre d’ailleurs. La canicule fut notre principal sujet de conversation. Nous sommes tombés d’accord à propos des noms d’oiseaux qui convenaient d’attribuer à l’agriculteur du coin qui arrose ses maïs en pleine journée !
21/08/2022
19 h : Rémi Hess vient de m’envoyer un long texte à propos de sa réception du livre. Je suis impressionné. Son herméneutique m’épate. Il comprend mieux que j’ai pu le faire le projet de ce livre. Il regrette l’absence d’un lexique et d’une préface introductive. C’est vrai que c’est un travail que je pourrais faire pour une prochaine édition. Concernant le titre, il propose, “vivre…”, plutôt que “vive…”.
Remi Hess m’a envoyé aussi, un fichier avec des propositions de corrections de fautes de frappe. Je suis gêné par tant d’attention.
24/08/2022
12 h 30 : reçu mail d’Anne-Claire Cormery. Elle fait la même remarque que Remi : “au début, j’ai lu le titre du livre : ‘Vivre le terrain des moniteurs d’atelier’ au lieu de ‘Vive’. Je devais avoir hâte de me glisser dans cette expérience immersive !”
13/09/2022
Nanou a fini de corriger les fautes d’orthographe de la première édition. Ce fut pénible pour elle de s’adapter à cette transcription d’une discussion bâtie avec des phrases pas toujours justes grammaticalement. Elle n’a pas aimé, aussi, que j’introduise, dans le verbatim, des auteurs du passé (Oury, Pestallozi…) comme s’ils prenaient la parole parmi les autres locuteurs (sa réaction m’a fait y renoncer). Elle a, cependant, été captivée par certaines conversations. En tant que jardinière, elle a suivi avec intérêt, notamment, le propos de Joseph sur son nouvel atelier. En tant que correctrice impliquée, elle s’est offusquée lorsque Hervé sous-entend qu’il n’y a rien à faire dans le jardin en hiver. Et ceci, au point d’écrire au crayon de papier dans la marge de la page 143 : “HA HA HA !!! Mettre les légumes racines en silo, semer des engrais verts, épandre des crottins, arracher les plantes mortes, arracher les patates, planter l’ail et l’ognon, l’échalote, semer épinard, mâche, salade, repiquer les choux, tailler les arbustes à fleurs, couvrir le sol de végétaux, etc., etc., etc.”
27/12/2022
Je n’ai pas travaillé sur ce chantier d’édition depuis plus de trois mois (d’autres chantiers d’écriture m’ont bien occupé). Nanou s’en inquiète. Elle s’est dépêchée de corriger la première maquette lorsqu’elle a su que des instituts régionaux de formation pour travailleurs sociaux avaient passé commande. Elle aimerait que je conclue cette nouvelle édition rapidement.
Avant-hier, pour me relancer dans ce chantier, j’ai montré la première édition crayonnée par Nanou à Laura. Sa réaction m’a fait commencer un petit texte qui pourrait faire office de texte de présentation.
27/01/2023
Je viens de terminer le texte de présentation. J’ai écrit un paragraphe sur la fabrication du médico-social qui s’inspire de l’enquête sur les modes d’existence sur Latour. C’est un peu grossier, mais pas moins, à mon avis, que les présentations habituelles de ce secteur.
En apprenant, hier, que j’ai tenu un petit journal sur la fabrication de ce livre, Nanou a trouvé dommage de ne pas insérer des extraits de celui-ci dans la seconde édition. Même s’ils ont logiquement leur place au début ou au milieu du livre, je vais certainement placer ces extraits, en bloc, après le verbatim pour des commodités de numérotation de page.
01/02/2023
J’ai écrit, hier, aux acteurs du Domaine en espérant qu’aucun ne me réponde avant le bouclage de la seconde édition. Je trouve, en effet, reposant d’être dans l’ignorance vis-à-vis de l’effet qu’a pu produire la diffusion de la première édition sur le “vivre” cet Esat. Cela me permet d’imaginer que je ne visais pas, “en tant que terragraphe”, la production d’un quelconque savoir sur le milieu médico-social, mais plutôt un “décrire” (médico-socialement impliqué) de cet “en tant que terragraphe”.