Parc éolien & parc de crispations
12/10/21 Lecture d’un article paru dans le Ouest France ce matin à propos de Lavernat et d’une réunion entre les antiéoliens et les élus de la commune.
Les anti se demandent pourquoi Engie veut étendre son parc éolien sur une zone Natura 2000. Le maire répond, (je cite l’article) « Les zones Natura 2000, c’est du pipeau, car il y en a partout, même sur des parcelles agricoles en activité. Il faut bien que l’économie continue. ». Une lecture rapide du centre de ressource Natura 2000 m’indique que le maire a, ici, plutôt raison. Les zones Natura 2000 couvrent en Europe 18 % des terres, mais celles-ci ne sont pas nécessairement épargnées par des infrastructures. Ces terres ont simplement droit à une évaluation préalable de l’impact (des infrastructures) sur la biodiversité qu’elles hébergent (72 % des terres européennes n’ont, donc, pas ce droit ?). Le centre de ressource signale qu’« au quotidien, la gestion des sites Natura 2000 relève d’une démarche participative des acteurs du territoire ». Cette expression « au quotidien » semble joliment abstraite. Comment les « acteurs » du « territoire » (deux termes, eux aussi, abstraits) font exister cette démarche participative ? Comment est née cette zone Natura 2000 à Lavernat? Qui continue à y prendre part ? Et si cela a lieu, comment ça se passe « au quotidien » ? Je me sens totalement ignorant face à un dispositif qui, pourtant, me concerne directement (notre fermette est située, je crois, dans cette zone Natura 2000).
L’article d’Ouest France relate des propos sur le bruit des pales, le faible rendement économique de la technologie éolienne et la faible rentabilité fiscale pour la commune (20 % de taxe foncière sur le bâti). Face ces critiques l’article cite une phrase que j’aurais pu prononcer : « il faut réduire la consommation d’électricité en changeant nos modes de vie. Si on ne fait pas d’éolien, on va reconstruire des centrales nucléaires ».
J’ai le sentiment que le mouvement antiéolien mélange de multiples réactions à propos de divers modes d’existence de cette infrastructure technique (technologie, technocratique etc…). Un mélange qu’il faudrait détricoter et critiquer un de ces jours, même si la tâche n’est pas facile. Les éoliennes sont comme beaucoup d’autres, des objets phénistes (inutiles et utiles, beaux et nuisibles, polluants et dépolluants, par exemple). En contractant localement d’aussi visibles contradictions, elles sont devenues l’objet de très visibles crispations elles aussi locales.
Bref, je me disais, en lisant cet article ce matin sur cette réunion municipale que les éoliennes contractent localement des contradictions qui sont pourtant bien plus intenses ailleurs. Je me disais que les éoliennes souffrent de contracter ces contradictions d’une façon peu diffuse (peu de mis en réseau, peu de morcèlement) ; que cette contraction permet une critique plus forte, plus ciblée, plus locale ; et qu’elle permet, aussi, une critique qui n’est pas nécessairement plus juste et plus équitable au regard de toutes les infrastructures techniques qui semblent, elles, être hébergées par aucun territoire, par aucune zone (Natura 2000 ou autres)…
Bertrand Crépeau Bironneau
Je suis également d’accord avec cette phrase: « il faut réduire la consommation d’électricité en changeant nos modes de vie. Si on ne fait pas d’éolien, on va reconstruire des centrales nucléaires ». Personnellement je vois les éoliennes comme une alternative positive et n’ai aucune envie de continuer à grever l’avenir des générations futures et peut être notre propre avenir (nous ne sommes pas à l’abri de catastrophes du type Fukushima/Tchernobyl) avec la technologie nucléaire qui est extrêmement risquée et chère. Je cite Wikipédia à propos de Tchernobyl: « En effet, les éléments radioactifs les plus dangereux ne devraient atteindre leur demi-vie que dans 900 ans et il faudrait théoriquement 48 000 ans pour que le reste de la radiation s’épuise. » https://fr.wikipedia.org/wiki/Zone_d%27exclusion_de_Tchernobyl