C’était ma quatrième et la première
Je vais essayer de répondre tout d’abord à deux questions :
- Comment c’était cette sun dance ?
- Comment te sens-tu maintenant par rapport à la sun dance ?
La danse du soleil était beaucoup plus dure que je ne l’avais pensé. Je savais que ça allait être dur, mais c’était encore beaucoup plus dur que ça. C’était horrible. La morsure du soleil était terrifiante. Il faisait tous les jours quarante degrés. Je me suis parfois demandé pendant les pauses entre les rounds si j’allais pouvoir retourner dans le cercle de feu de l’aire de danse. La soif était inimaginable, la faim n’était absolument pas un problème parce que la soif était si grande qu’elle la masquait. En même temps, c’était également plus fort que je ne l’avais imaginé. Il y a eu des récompenses qui ont dépassé mon pouvoir de représentation.
Comment je me sens ? Ambivalent, j’en ai peur et en même temps je m’en réjouis. Avant cette année, j’avais peur parce que je ne savais pas ce qui m’attendait et maintenant j’ai peur par ce que je sais ce qui m’attend. J’ai peur des percements. Je ne me suis pas fait percer cette première année et je me suis maintenant mis dans l’idée de percer pour la deuxième, mais j’en ai peur. On verra bien, rien ne m’y oblige sinon une certaine pression de groupe. Je suis danseur, je fais partie du cercle et pourtant, j’ai le sentiment que pour pas mal de danseurs, j’en fais partie, mais… pas tout à fait autant que les autres, car je n’ai pas percé… J’ai peur de la souffrance physique du manque d’eau, la soif. Et aussi de n’être pas suffisamment en forme physiquement comme cette première fois où je n’avais rapidement plus rien dans les jambes. Et par ailleurs, je me réjouis de faire partie de « ça » pendant quatre ans, le temps que ça rentre dans la chair comme dit Guy. Mais aussi le temps que ça rentre dans le cœur et l’esprit.