Suivre à rebours le plan proposé par Maniglier
(Planche n°3)
Patrice Maniglier propose une récapitulation systématique des concepts d’une ontologie du terrestre dans l’annexe de son livre de 2021 : Le philosophe, la Terre et le Virus (éditions les Liens qui libèrent). Cette annexe est longue de trente pages. Comment comprends-tu son plan ?
J’ai voulu d’abord restituer ce plan sur une seule « planche » publisher pour pouvoir mieux le visualiser. Sur cette planche, on remarque que le plan, en trois parties, se déploie d’une façon exponentielle. Chacune des deux premières parties propose un seul chapitre. La « partie » principale, consacrée à l’ontologie du terrestre, comporte quatre chapitres, au nombre de sous-chapitres croissant. Cette progression qui parait sans fin est assez perturbante, je trouve. En fait, je comprends mieux ce plan en le lisant à rebours.
C’est-à-dire en partant du chapitre sur le territoire ?
Oui, cela correspond mieux à ma façon de penser. Si le territoire existe en tant que notion dans mon esprit (chapitre 4), c’est parce que j’« imagine » la présence de mécanismes de globalités (chapitre 3), structurés par des lignes évolutives (chapitre 2) et elles-mêmes produites par l’engendrement de formes (chapitre 1). Et si poursuis ce cheminement régressif, je me dis que ces engendrements relatifs à l’ontologie du terrestre (partie 3) supposent l’existence d’une improvisation d’actants (Partie 2 : ontologie des actants) et donc, d’une « immanence » (Partie 1 pré-ontologie). C’est en ayant cette avancée régressive en tête (celle qui s’appuie sur ma perception, même un peu vague, du territoire) que je peux progresser dans le plan proposé par Maniglier.