« À quelque chose, malheur est bon »

La Coudraie, le 06 janvier 2022

J’écris enfin sur une souffrance profonde que j’ai encaissée sans rien dire. C’était en 2013. Bertrand était bien soigné pour un myélome. Il allait bien, son moral était excellent, et nous avions tous les deux décidé qu’il guérirait pour de bon. Une personne de notre famille a dit, alors, devant moi, à un oncle et une tante, qu’elle connaissait quelqu’un qui avait la même maladie, et qu’elle savait que « ça reviendrait ».

Cette phrase assassine m’a fait beaucoup de mal, dans un moment où j’avais besoin d’être épaulée, rassurée, réconfortée. J’attendais des paroles d’espoir.

Heureusement qu’il y avait, autour de nous, des gens totalement différents. Françoise (condamnée par les médecins à ne plus vivre que quelques mois, et maintenant totalement guérie depuis 15 ans) nous a parlé de sa guérison et de ses thérapeutes près de Manosque. Martine m’a parlé de son père qui, à quarante ans, a eu la même maladie et a vécu jusqu’à 80 ans (en pleine forme), grâce à la macrobiotique. Ma sœur Geneviève m’a raconté que son mari avait un cancer du poumon totalement guéri après un voyage très joyeux en Russie, et ainsi de suite. Nous nous sommes entourés de personnes bienveillantes et avons rempli notre vie d’optimisme, de joie, d’humour, d’amour, de danse, de marche, de vélo, d’amitié, de nourriture saine.
Eh bien : à quelque chose, malheur est bon. Finalement, cette épreuve m’a permis de blinder notre vie contre le pessimisme et l’ignorance.

Anne Bironneau.

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