Fermettier (aout 2021)

Lundi 02/08/2021

Nos poules ne se font plus manger par les renards. Il en reste six, je crois (depuis, précisément, que j’ai débroussaillé une large bande d’herbe le long du ruisseau).

Ouf, ce soir, plutôt content du travail abattu (ce matin, je pensais que je ne pourrais pas travailler à cause de mon genou enflé). Après avoir brossé Fifi et Coco, ai enfin pu déposer au bord de la route la poubelle « jaune » des papiers et plastiques (depuis deux mois, j’avais raté son jour de ramassage qui n’a lieu qu’un lundi sur deux). J’ai aménagé la grange en vue de la venue des enfants. J’ai mis la table de pingpong au centre en me disant qu’elle pourrait nous servir de table à manger les jours où nous serons nombreux. J’ai aussi utilisé des caisses en bois pour créer un petit salon pour les enfants et la télé. Nous regarderons, peut-être, les Jeux olympiques. Le nettoyage et l’aménagement de la grange m’ont pris deux heures. (Penser à mettre un masque lors du prochain balayage de la grange).

Ensuite, une heure et demie de rangement et de pré ménage pour la maison « sud ». J’ai installé une nouvelle courroie pour la tondeuse débroussailleuse et préparé le coupe-fil pour pouvoir les « passer » demain, juste avant l’arrivée des enfants. Il reste aussi à passer l’aspirateur.

03/08/2

N’ai pas réussi à démarrer la tondeuse débroussailleuse. Cela n’arrive jamais, n’ai pas insisté. Je verrai cela après les vacances des petits chez nous.

09/08/2021

Depuis deux jours, la fermette est en mode « petits enfants ». Ce midi, piquenique dans l’abri où sera prochainement stocké le foin. Les « petits » ont donné des branches de tilleul aux ânes. Ces derniers sont extraordinairement dociles et ceux-ci, malgré les cris et les gestes brusques. Je me méfie tout de même : je demande aux enfants de ne pas faire manger les ânes dans leurs mains.

Il a plu toute cette semaine. Nous étions sept et même dix lorsque Fanny est venue avec ses trois garçons. Avons regretté lui avoir proposé la chambre en haut de la cuisine. L’escalier n’est pas très sécurisant pour des petits et elle est bruyante.

Petites métamorphoses des allées du jardin d’herbes en piste athlétique, de la tonnelle en atelier de création et de la grange en salle de jeux et de télé. Dans celle-ci, Evan a fait une partie de pingpong avec Léni. Lénaëlle et Maëllia ont défendu l’œuf d’un dragon. Avant-hier, nous avons regardé les deux finales de hand et de Volley des Jeux olympiques. Pour toutes ces raisons, avons crié tout notre soul. Ces jours-ci, la grange est plus calme à partir de 17 heures : chaque jour, les trois enfants regardent studieusement une heure de dessins animés (vingt minutes choisies par chacun).

La petite Gambette (notre nouveau chat) est l’objet d’affection. Les ânes aussi. Les enfants sont heureux d’être-là. Ce sont eux qui crient et jouent.

Leurs parents sont restés cinq jours la semaine dernière. Peu sensibles au charme de notre fermette, ils ont pu, de surcroit – en ce début de mois pluvieux- se moquer gentiment de son climat sarthois. Cette moquerie classique des gens du sud repose-t-elle sur une petite impéritie en matière d’intempérie ? Oui, si l’on se fie au comparateur de climat de météo France. Le Gers, par exemple est statistiquement (comparativement à la Sarthe) plus ensoleillé, mais plus pluvieux en aout et plus froid en hiver de 0,1 degré Celsius : un chiffre digne d’une belle victoire aux Jeux olympiques !

Drôle de climat, tout de même. A ce point que nous avons dû bruler, cet après-midi, quelques feuilles de sauge dans tous les endroits où la fermette nous a invités à le faire. Cette fumée de sauge a délicatement chassé le résidu de quelques basses vibrations tout en renforçant les arômes des affectueuses présences. Cela a eu un effet immédiat sur l’atmosphère de la fermette.

10/08/2021

Passage du Maréchal-ferrant. Il fut content de voir que nos ânes avaient enfin maigri.

11/08/2021

Réouvert le pré aux ânes, côté ouest. Les ânes sont contents de pouvoir, à nouveau, grossir.

12/08/2021

Séquence de ramassage de pommes de terre avec les petits. Ce fut un moment magnifique. Ai pris photo. Ce matin, après avoir replié la table de pingpong, « soirée disco » dans la grange.

Avec Nanou, nous nous extasions : « avec les petits, c’est encore plus le paradis ici ! »

19/08/2021

Depuis deux jours, la fermette n’est plus en mode « petits — enfants ». Pour chasser la tristesse, ai rangé les jeux des enfants (fait tri dans jeux de cartes). J’ai mis à laver toutes les housses du canapé.  

Nous avons eu l’idée de mettre le poêle dans la cheminée (plutôt que devant). Depuis deux jours, cela m’occupe et me préoccupe. Le poêle étant trop lourd pour être déplacé, j’ai « démonté », hier, ses portes et tout ce qui pouvait se dévisser à l’intérieur. J’ai réussi (je ne sais trop comment) à faire basculer le poêle dans la cheminée. J’ai aussi branché le tuyau. Il me reste, ce matin, à remonter les pièces démontées hier. J’espère que je vais y arriver.

Le déplacement de ce poêle nous permet de gagner de la place dans le salon. Il me permet, aussi, de me ressaisir physiquement du « foyer » de notre fermette. Après ces quelques jours où je me suis quelque peu senti dessaisi de notre « chez nous », ce n’est peut-être pas anodin.

Tout aussi non anodinement, je me suis interrogé en marchant ce matin dans « nos » terres, sur la prophétie initiale de mon installation dans une fermette. En plus de notre envie d’être au calme, je voulais pouvoir disposer d’un lieu de production « au cas où » j’en aurais besoin : « au cas où » je serais au chômage, « au cas où » il y aurait une grande crise économique dans notre pays… Ce « au cas où » fait que ce lieu n’est pas véritablement devenu un lieu de production et que je ne suis pas véritablement devenu un fermier. Depuis l’achat de la fermette, en 2003, j’ai instauré et entretenu la fermette et je me suis instauré et entretenu comme fermettier « au cas où » celle-ci devrait devenir une ferme et moi un fermier.

19/08/2021

Ai terminé l’installation du poêle ce matin. Dans le salon, il y a juste deux fauteuils, un petit canapé et une table avec trois chaises. Ce sont des petits meubles légers faciles à déplacer. La pièce est plutôt vide. Nanou m’a demandé pourquoi j’avais eu envie de vider ce salon aussi rapidement après le départ des enfants. Je lui ai parlé, je crois, de mon envie de me reconnecter à la prophétie initiale de notre installation ici. C’est ce qu’elle a validé en me disant qu’elle avait l’impression de retrouvér notre cheminée et notre Coudraie d’il y a vingt ans.

20/08/2021

Je continue à réaménager la maison. En prévision du prochain hiver, j’ai installé une sorte de niche sur la plate-forme qui me servait de bureau (maison nord). Le canapé nouvellement installé dans la cuisine (maison sud) me sert, ces jours-ci, de bureau d’été.

21/08/2021

Je viens de réparer la tondeuse débroussailleuse. Elle démarre à nouveau. C’était simplement le filtre à air qui était sale. J’ai pensé à nettoyer ce filtre grâce à Thomas, le mécanicien de la famille, qui s’était, il y a quelques jours, ostensiblement plaint de la saleté du filtre de machine à laver la vaisselle. L’ai béni, ainsi que le mécanisme de la transduction (opérant, donc, non seulement de proche en proche, mais aussi de filtre en filtre).

25/08/2021

J’écris assis à l’avant du « trafic », garé devant la mer, tout en haut du département de la Manche. Juste avant notre départ en vacances, il y a trois jours, les foins ont été « faits » à la Coudraie. Ils ont été « faits » trois fois dans des fermes dans la Sarthe. Qu’en est-il pour les fermiers du coin ?  

 29/08/2021

Cet après-midi, retour à la Coudraie. Ai ouvert pour les ânes le grand pré récemment fauché. Configuration de leur broutage hivernal. La tâche a pris plus de temps que prévu (j’ai dû notamment protéger les deux vieux pommiers avec une clôture électrique). Avec mes yeux de vacancier, j’imaginais la tâche rapide à réaliser. J’avais oublié comment les petites bricoles de fermettier étirent le temps par ici.

 29/08/2021

Cogitation sur la place des animaux brouteurs dans notre fermette. Sont­-ils utiles ? Pas sûr : un microtracteur pourrait les remplacer, tout en nécessitant moins d’heures de travail tout au long de l’année. Autre question (inverse) : sont-ils assez nombreux ? Des moutons pourraient compléter le broutage des ânes. Mais je crains le bruit des bêlements, notamment pour les voisins. Ce qui semble mieux compléter la présence des ânes, ce sont d’autres ânes. Cela tombe bien : nous voulons « faire faire » des petits à Fifi et Coco l’hiver prochain.  

31/08/2021

Ces deux derniers après-midis, j’ai débroussaillé tout le long de la clôture du pré aux ânes. Il reste à m’occuper des talus et du tour de l’étang. Je veux aussi tondre le chemin, le verger et autour de la maison. Quatre après-midis seront surement nécessaires. Les foins ayant été faits récemment, l’herbe de l’ensemble de la fermette (hors friche) sera, ainsi, au même niveau de pousse.

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